Biscuiterie
Traou Mad : en 100 ans, la recette du palet n’a pas changé
La biscuiterie Traou Mad fête ses cent ans cette année avec la satisfaction d’être parvenue à faire de ses palets et galettes des produits haut de gamme, au goût préservé.
La recette du succès pour les vieilles entreprises agroalimentaires connues pour un produit, c’est souvent la capacité à reproduire un goût identique au fil du temps. À Pont-Aven, la biscuiterie Traou Mad (Locmaria Biscuits) a maintenu, en cent ans d’existence, son savoir-faire dans la fabrication du palet, biscuit rond, épais et beurré. « Depuis 1920 et sa naissance dans la boulangerie de Francine et Alexis Le Villain à Pont-Aven, le palet est fabriqué avec les mêmes ingrédients achetés localement (sauf le sucre) et avec un savoir-faire d’opérateurs, transmis de génération en génération », raconte Marc Cadiou. Dans la société depuis trente-quatre ans, le directeur commercial de Traou Mad a travaillé avec trois propriétaires différents. Aucun d’entre eux n’a changé quoi que ce soit dans la recette.
Notre outil est resté artisanal
Des investissements de mise à niveau ont été réalisés régulièrement, cependant « notre outil est resté artisanal », poursuit Marc Cadiou. De 1920 à aujourd’hui, Traou Mad a connu la fabrication en boulangerie, les ventes sur les marchés avant que Marguerite, la fille des Le Villain – elle succède à ses parents dans les années 1950 –, crée un atelier de production et lance les galettes de Pont-Aven qui représentent aujourd’hui les deux tiers des fabrications.
L’atelier fonctionne un temps dans un centre bourg avant son transfert en périphérie en 1974, à l’emplacement du site actuel. Jean Menthéour rachète la société en 1985. Il va y rester vingt-deux ans. Une période durant laquelle Traou Mad peaufine sa montée en gamme par le packaging, en associant l’image qualitative de ses produits à la notoriété du peintre Paul Gauguin qui séjournât à plusieurs reprises à Pont-Aven. Une politique commerciale active pour ouvrir de nouveaux marchés. Dans l’hôtellerie de luxe, à Air France, Le Bon Marché… Traou Mad développe en parallèle une activité de crêpes dentelle salées et fourrées dans les années 1990. La société passe entre les mains d’un fonds d’investissement privé (2007) avant d’être reprise cinq ans plus tard par Locmaria Biscuits.
25 % des ventes à l’exportation
Depuis, une nouvelle page s’écrit. « Locmaria Biscuits a ouvert de nouveaux marchés à Traou Mad », indique Marc Cadiou. Les forces de vente sont communes aux marques du groupe. Traou Mad n’a depuis cessé de développer ses ventes (croissance non communiquée). Fabriquant 115 millions de galettes de Pont-Aven et 30 millions de palets de Pont-Aven par an, l’entreprise est « multicanale ». Ce sont 50 % des ventes qui s’effectuent en GMS, 25 % à l’exportation (15 % en 2010), le reste en catering et CHR. Ses trois boutiques de Pont-Aven génèrent « entre 5 et 10 % des ventes de l’entreprise ».
La boutique d’usine va voir sa surface triplée dans les prochains mois. Ces dernières années, Traou Mad a diversifié son offre en se lançant dans le bio et en enrichissant son catalogue de références de galettes aux éclats de caramel, au rhum, au sarrasin, etc. L’histoire n’est pas finie.
La force de Locmaria Biscuits
Locmaria Biscuits se présente comme le spécialiste des biscuits premium bretons, avec deux marques fortes : Traou Mad et Gavottes, grand spécialiste de la crêpe dentelle qui fête également cette année ses cent ans. On y trouve également d’autres sociétés bretonnes – Jos Péron, Alizé — et deux sociétés de l’est de la France (Buhler et Fossier). Le chiffre d’affaires de Locmaria Biscuits se situe à 75 millions d’euros avec 350 collaborateurs et 8 500 tonnes de biscuits par an. Ses marques sont présentes dans soixante pays, sans que l’on sache la part à l’export du groupe (source site Internet de Locmaria Biscuits).