Le blé à l’export connaît une situation exceptionnelle sur un marché des céréales en forte tension sur tous les produits. Mais c’est le maïs qui ravit la vedette, à partir de Chicago, avec des cotations au plus haut depuis deux ans.
Période du 16 au 21 septembre. La demande de blé à l’export maintient un rythme élevé. Les attributions de certificats pour la période du 8 au 14 septembre ont porté sur 512 800 t, dont 253 000 pour la France, un chiffre hebdomadaire qui aurait déçu certains opérateurs après les 943 000 t accordées la semaine précédente. Ce « recul » est donc tout relatif et les certificats délivrés depuis le début de la campagne dans l’Union européenne à 27 atteignaient le 14 septembre 4,8 millions de tonnes (Mt) soit 1 Mt de plus que l’an dernier à la même époque. Les chargements concrétisent ces fortes attributions de certificats : 213 700 t de blé ont été chargées à Rouen pour la période du 9 au 15 septembre, dont 95 300 à destination du Maroc, qui vire en tête après avoir accusé quelque retard, suivi de l’Algérie qui soutient sa cadence avec 75 000 t et l’Égypte qui accélère la sienne, avec 42 000 t. La nouvelle vente de 180 000 t à l’Égypte la semaine dernière vient renforcer cette situation exceptionnelle de l’exportation française. À la tension des prix inspirée par l’export, s’ajoute la demande intérieure en blé meunier, les Fab se tournant plutôt vers les blés fourragers européens.
Blé et maïs : l’écart se réduit
Si le blé se suffit à lui-même pour assurer la dynamique de ses ventes et la fermeté de ses prix, le maïs est venu renforcer cette tendance à partir d’une forte hausse à Chicago consécutive aux craintes concernant les rendements dans les grandes régions de production américaines. Vendredi, les cotations américaines au CBOT (Chicago Board of Trade) ont clôturé au plus haut depuis 2 ans. L’écart des prix entre blé et maïs se réduit. Cet argument de hausse est surtout exploité par les intervenants non commerciaux.
Sur le marché européen, les importations en provenance d’Amérique du Sud perdent quelque peu de leur compétitivité par le resserrement de leur prix avec les cours européens. Néanmoins, la production française est peu sollicitée par le marché ibérique actuellement. Mais les achats des Fab entretiennent l’activité sur le marché intérieur. L’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) confirme ses estimations de rendement à 90-95 quintaux par hectare et le transfert grain/fourrage d’environ 50 000 hectares. L’AGPM en conclut une réduction de la collecte de maïs grains de 350 000 t. Le marché intérieur n’a donc pas de mal à accompagner la hausse de Chicago.
L’orge opportuniste
Bien que peu compétitive à l’export actuellement face aux origines mer Noire, Canada ou Royaume-Uni, l’orge française compense ce handicap par une demande active sur le marché intérieur, les utilisateurs étant obligés de passer sous les fourches caudines des vendeurs pour trouver de la marchandise. Les cours de l’orge fourragère ont donc fortement progressé au cours de cette semaine, dans l’ombre de ceux du blé et du maïs.