Système U pilote une filière porcine bien-être et nutrition
Le distributeur U vient de signer un partenariat pour la mise en place d’une filière de porcs Bleu-Blanc-Cœur et nourris sans aliments OGM.

Un partenariat d’un genre nouveau a été signé, jeudi 13 septembre, dans l’enceinte du Space entre les magasins U, le groupement de producteurs Triskalia, l’abatteur Socopa et plusieurs entreprises de charcuterie (Brient, Salaisons du Mâconnais, Stemmelen, France Salaisons). Il établit les bases d’une filière spécifique qui permettra à U d’intégrer dans l’ensemble de sa gamme de charcuterie sous MDD des jambons, lardons, rôtis et saucissons issus de porcs élevés pour des valeurs éthiques et nutritionnelles renforcées. Le nouvel emballage de la gamme sera en place au cours du second semestre 2019. Ce cahier des charges prévoit que les porcs seront nourris sans aliments OGM, sans antibiotiques après sevrage et dans des conditions prenant en compte le bien-être animal et l’environnement, suivant la démarche Bleu-Blanc-Cœur (graines de lin).
Un contrat de trois ans renouvelable
Dans un premier temps, 14 producteurs fourniront 3 000 porcs répondant au cahier des charges. Puis les groupements de producteurs de porcs d’Agrial et Terrena seront mobilisés pour « tripler le volume d’ici à deux ans », indique Dominique Schelcher, président de U. L’enseigne leur propose un contrat de trois ans renouvelable, sur une base de prix spécifique au cahier des charges, révisé trimestriellement et indexé sur le prix de l’aliment. Pour U, cette démarche de réassurance de ses produits de charcuterie constitue une réponse aux consommateurs inquiets de ce qu’ils mangent. « 79 % des clients font aujourd’hui le lien entre alimentation et santé », commente-t-il. Elle semble satisfaire toutes les parties prenantes à la filière.
« Tripler le volume d’ici à deux ans (avec Agrial et Terrena) »
« Beaucoup d’éleveurs sont prêts à s’engager dans la démarche bien-être animal avec les GMS », souligne Michel Bloc’h, président de Triskalia. Pour leur part, les industriels se réjouissent de participer à une filière censée « renouer avec la confiance des consommateurs », commente Philippe Humbert, directeur commercial des Salaisons du Mâconnais. Confrontés à la baisse des achats de charcuterie depuis trois ans, les 310 établissements français de charcuterie (1,2 Mt) doivent viser les filières qualité (15 % aujourd’hui) en ayant la meilleure « visibilité des coûts partagés pour les différents intervenants et la maîtrise du prix d’achat des matières premières », poursuit Philippe Humbert.