Riso Gallo repart à la conquête de l'Hexagone

> Carlo Preve, président délégué de Riso Gallo le 11 avril à Nice.
Riso Gallo se déploie sur les linéaires français. Débarqué dans l'Hexagone en 2004, le producteur de riz italien, après s'être cantonné durant une dizaine d'années au risotto, attaque de nouveaux segments de marché. Après le lancement du riz complet Venere, c'est au tour d'un troisième produit, Aroma, de débarquer dans l'Hexagone cette année. Son objectif ? Bousculer les poids lourds du secteur. « Nous sommes leader toutes catégories en Italie avec 22 % de parts de marché, alors que nous ne commercialisions en France que très peu de produits différents… », rappelle son président délégué, Carlo Preve.
Question riz, Riso Gallo n'est pas un amateur : l'entreprise de la plaine du Pô achète et travaille 120 000 tonnes de riz paddy par an et vend environ 50 millions de paquets à travers le monde. Présente en France depuis douze ans, la marque au coq décide de diversifier son offre en s'attaquant avec Aroma au segment des riz parfumés. Un créneau qui, en valeur, représente dans l'Hexagone 50 % des ventes totales. Le riz long grain vient ensuite, pesant 39 %, devant les riz aromatisés et enfin celui du risotto qui peine à dépasser les 5 %... soit seulement 14 millions d'euros de recettes sur un total de 300 millions d'euros de ventes. Un marché global du riz quasi stable en volume, mais qui régresse légèrement en valeur (-1,2 %).
C'est en 1856 que Giobatta Preve crée à Gênes son premier établissement d'import-export. Ses descendants sont toujours à la tête du leader du riz italien, 160 ans plus tard… La PME familiale a installé son usine à Robbio Lomellina, à côté de Milan, en 1926, et a vu se succéder à sa tête une vraie dynastie de six générations de Preve. En 1940, Riso Gallo prend le coq pour emblème, car l'animal est à cette époque pour le consommateur synonyme de riz de grande qualité. Pratiquant le décorticage traditionnel à la pierre, le producteur procède à une sélection de ses grains à l'aide de trieuses à laser optique. Forte de 140 salariés en Italie, la marque transforme chaque année 120 000 tonnes de riz, vendues en Italie et dans 77 pays.
Son bras armé sera donc le riz Aroma. Ce nouveau produit n'a atterri dans les linéaires des grandes et moyennes surfaces de l'Hexagone que depuis quelques semaines, mais présente déjà des premiers résultats auprès du consommateur pour le moins encourageants. « Le produit a été lancé en février, et nous avons déjà commercialisé la moitié des 1 000 quintaux que nous avions prévus pour 2016 », assure Émilie Saint-Genis, responsable marketing pour la France. Premier riz naturellement parfumé d'Europe selon l'entreprise, l'Aroma est cultivé dans la vallée du Pô, en Italie, et transformé dans l'usine historique, à Robbio, à côté de Milan. Entièrement naturel, au parfum d'acacia, il bénéficie des qualités de l'eau de fonte des Alpes qui lui confère son arôme, vante la société, qui a choisi de se positionner sur le haut de gamme.
De nouveaux horizonsL'enjeu est de taille pour Riso Gallo : en dehors de la péninsule, où sont écoulés 50 % de ses riz, l'Angleterre et la France restent les principaux débouchés de la marque. Y renforcer sa présence sera sans nul doute un moyen de réduire sa dépendance à son pré carré. Car depuis quelques années, le chiffre d'affaires du producteur italien stagne, de quelque 4 millions d'euros en 2015 pour sa filiale française.
Les mauvaises récoltes des deux dernières années et la hausse des prix du riz négociés n'ont pas été compensées par les ventes. Et dans l'Hexagone, face à la pression de féroces concurrents sur le risotto, comme Taureau ailé, le leader devant les marques de distributeurs, ou encore Uncle Ben's et Vivien Paille, le producteur de la péninsule peine à s'imposer. Avec son Aroma, Riso Gallo s'ouvre de nouveaux horizons sur le marché français, et peut se donner un nouveau souffle.