Retour à l’optimisme
Le monde de la finance, comme celui des grains, est resté suspendu la semaine dernière aux décisions des sommets européens. Dans ce contexte d’incertitude économique, les acteurs financiers ont été tétanisés, tandis que ceux du marché physique n’étaient guère enclins à prendre des positions sur la durée.
Sur le marché intérieur américain, les producteurs libèrent les marchandises avec parcimonie, espérant de meilleurs prix demain. Les récoltes progressent de façon satisfaisante et s’affichent maintenant comme étant réalisées à hauteur de 90 %. La demande pour le biodiesel semble dynamique, tandis que l’export est momentanément plus en retrait. La Chine montre un intérêt modéré pour le soja en ce moment. Les producteurs chinois sont en train de récolter leur fèves, ce qui apporte des disponibilités locales, et d’autre part, les triturateurs qui, pour certains, travaillent avec des marges négatives, sont prudents. Toutefois, les chiffres prévisionnels d’importations pour la campagne 2011-2012 restent attendus en hausse. Le CNOIGC (Centre chinois d’information sur les céréales et oléagineux) informe que la Chine devrait importer 56 millions de tonnes (Mt) en 2011-2012, soit 3,7 Mt de plus que l’an dernier. Cette estimation est la même que celle du département américain de l’Agriculture (USDA), mais elle est inférieure à celles d’Oil World et d’autres acteurs du marché, qui tablent plutôt sur 58,5 Mt.
Du côté de l’Argentine, les producteurs qui ont encore de la récolte 2011 à vendre sont peu présents. Eux aussi espèrent un retour à des prix plus attractifs et se concentrent sur les travaux de semis. Après des pluies bénéfiques, les conditions plus sèches de ces derniers jours permettent une bonne avancée des travaux (un tiers environ réalisé).
Le pétrole à la hausse
Dès jeudi matin, avec le succès annoncé des tractations au niveau européen, le marché est reparti à la hausse, sur les places boursières bien sûr mais également sur le marché des graines et des grains. Les places monétaires, avec un recul du dollar par rapport à l’euro, saluaient également ce succès que d’aucuns qualifient d’éphémère. Le baril de pétrole n’était pas en reste, qui lui aussi reprenait des couleurs et entraînait mécaniquement le cours des huiles dans son sillage.
L’optimisme affiché par la sphère financière devra cependant être confirmé dans les jours et les semaines à venir, les analystes étant partagés sur la qualité du remède apporté au mal dont souffre la vieille Europe.
Ne perdons pas de vue que si le rebond du soja a été si net à l’annonce des résultats de cette tractation, c’est que la purge avait été sévère au cours des dernières semaines.
Le marché des huiles de palme n’est pas en reste. Il affiche lui aussi dans cette spirale vertueuse une certaine fermeté, avec un seuil de résistance à 3 000 ringgits sur le marché malaisien.