Rencontre Inflation à Bercy : ce que les industriels français de l’alimentaire ont dit et ressenti
Ce jeudi 31 août 2023, les présidents de La Coopération Agricole, de la Feef et de l’Adepale ont rencontré les ministres de l’Economie, des PME et de l’Industrie.
Ce jeudi 31 août 2023, les présidents de La Coopération Agricole, de la Feef et de l’Adepale ont rencontré les ministres de l’Economie, des PME et de l’Industrie.
Les coopératives agricoles et PME-ETI de l’agroalimentaire étaient représentées ce matin auprès du ministre de l’Economie Bruno Le Maire et ses délégués, au même titre que les entreprises internationales. Les enseignes de la grande distribution avaient été reçues la veille, dans le but d’accélérer la baisse des prix de détail au gré du ralentissement de l’inflation.
Négocier au plus vite?
Léonard Prunier, président de la Feef, était le porte-parole particulier des fournisseurs de marques de distributeurs. « Nos entreprises sont toutes mobilisées pour ajuster les tarifs de sorte que la rémunération soit juste pour chaque maillon », a-t-il déclaré en sortant de la réunion. Certain que les ministres connaissent la difficulté des PME-ETI à revaloriser leurs tarifs, il a assuré que ses adhérents avaient effectivement « intérêt à négocier le plus vite possible », en précisant : « Négocier vite soit pour prendre en compte les prix de revient qui continuent d’augmenter, soit pour se consacrer au développement des produits et répondre aux besoins des consommateurs ». La veille de la rencontre, la Feef avait rappelé une enquête ayant dévoilé en juillet dernier les difficultés économiques des adhérents de la Feef, non résorbées à ce jour.
Coopératives et territoires
Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, a fait entendre que « la lutte contre l’inflation ne doit pas se faire au détriment des entreprises de territoire que nous sommes, pas au profit des importations qui pénalisent nos productions, en particulier animales ». En septembre 2022, la Coopération Agricole avait posé les conditions de continuité des activités des coopératives agricoles, dont alimentaires. « Nos coopératives ne peuvent pas faire face aux hausses de coûts et aux investissements que demande la société », a-t-il répété en sortant du ministère de l’Economie. Dominique Chargé a exprimé le besoin « d’un choc de compétitivité et d’innovation » de la part des pouvoirs publics.
De la visibilité pour les entreprises de transformation
Jérôme Foucault, président de l’Adepale, représentait les PME-ETI des produits frais, conservés ou surgelés. « Nos adhérents sont engagés dans la lutte contre l’inflation, ils prennent leur part en ne répercutant pas l’intégralité des hausses subies et en accroissant leurs efforts promotionnels », a-t-il reformulé dans un communiqué de l’Adepale suivant la rencontre. Il a expliqué qu’une minorité seulement des matières premières était achetée en spot et que les entreprises sont essentiellement tenues par des contrats annuels. L’Adepale doit prochainement présenter une étude détaillant les raisons pour lesquelles « les PME et ETI françaises de l’alimentation ont plus que jamais besoin de préserver leur capacité d’investissements dans la transition écologique, énergétique et alimentaire ». Le président de l’Adepale, comme celui de la Feef, a signifié à Bercy que ses adhérents ne peuvent être contraints à des renégociations anticipées baisse de tarif, et qu’elles ont hautement besoin de visibilité.