Réforme assurance chômage de 2021 : quelles conséquences pour l’agroalimentaire ?
La réforme de l’assurance chômage de fin 2021 a renforcé les difficultés de recrutement de travailleurs de courte durée dans l’agroalimentaire. Le ministère de l’agriculture s’est penché sur les leviers à soulever pour contourner ces freins.
La réforme de l’assurance chômage de fin 2021 a renforcé les difficultés de recrutement de travailleurs de courte durée dans l’agroalimentaire. Le ministère de l’agriculture s’est penché sur les leviers à soulever pour contourner ces freins.
La réforme de l’assurance chômage engagée en décembre 2021 affecte potentiellement les recrutements agricoles et agroalimentaires basés sur des contrats courts. En effet, la forte saisonnalité de certaines productions arboricoles, viticoles ou maraichères mais aussi les saisons de consommation (Pâques, été, fêtes de fin d’année) poussent les exploitants agricoles et les entreprises de transformation à recruter des travailleurs saisonniers. Alors que les employeurs estiment qu’au moins 50 % de leurs recrutements sont « difficiles », la réforme affecte potentiellement ces recherches de salariés à contrat courts par la recherche d’une durée plus longue et par l’incitation des employeurs à réduire notablement le recours à de nombreux contrats de courte durée, rapporte le conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER).
Malgré le manque de recul sur les conséquences de cette réforme, le ministère indique que la tension sur les recrutements entraîne des baisses de production et accélère l’évolution des systèmes de production et de transformation vers davantage de mécanisation et robotisation. « La réduction de la main d’œuvre saisonnière de courte durée et peu qualifiée au profit d’une main d’œuvre plus qualifiée constitue une perspective intéressante », détaille le rapport du CGAAER. Cette évolution, déjà en cours, doit être accompagnée de formation.
Afin de limiter les effets de la réforme assurance chômage, le rapport suggère de jouer sur la levée de freins sociaux (logement, transport, horaires), sur l’organisation du travail, sur la formation, ou encore la combinaison des activités et des contrats. Ces leviers sont à mettre en œuvre par les employeurs individuels, des organisation collectives (organisations professionnels, groupements d’employeurs), par l’externalisation et par des tiers employeurs (entreprises de travail temporaire). Le CGAAER recommande que la négociation collective soit renforcée dans ces domaines et que la gestion globale de la ressource humaine soit accompagnée et soutenue.