Quelles sont les destinations à privilégier en 2017
Les pays d’Asie du Sud-Est ont toujours le vent en poupe, tandis que les pays de l’Aléna, en particulier les États-Unis, reprennent de la vigueur. Mais certains pays d’Europe regorgent encore de belles opportunités. Explications avec Business France.
Il est temps pour les industriels français de prendre à bras-le-corps le sujet de l’export. En 2015, la France a de nouveau perdu un rang dans le top 10 des exportateurs mondiaux en passant à la sixième place derrière la Chine, indique Business France dans l’édition actualisée « Agroalimentaire, où exporter en 2017 ? » qui sera présentée à l’occasion du Sial. Pour rappel, en 2010, la France était le quatrième exportateur avec 5,6 % de parts de marché. Malgré des exportations en recul, le solde des échanges agroalimentaires est resté néanmoins positif, avec une croissance de 3,1 % l’année dernière par rapport à 2014, en raison d’une augmentation des exportations vers les pays tiers, et en particulier vers l’Asie du Sud-Est et les pays de l’Aléna (accord de libre-échange nord-américain). Les États-Unis retrouvent une forte dynamique. Entre juillet 2015 et juillet 2016, les exportations françaises outre-Atlantique ont augmenté de 12,93 %, plaçant les États-Unis au sixième rang des clients de la France, du fait principalement de ventes importantes dans le secteur des vins et spiritueux. L’Asie reste toujours un vivier important d’opportunités pour les produits français, notamment dans certains pays qui ont le vent en poupe comme le Vietnam.
L’Asie, moteur principal des exportations
« La Corée du Sud, Taïwan ou Hong Kong prennent la route du Japon. Ce pays est toujours très bien placé, mais il est en train progressivement de se faire rattraper. Il y a encore de la croissance possible pour les produits français en Asie, y compris en Chine, et notamment pour les produits gourmets qui y ont vu leurs exportations progresser de 16,2 % l’année dernière à un peu plus de 70 millions d’euros », note Christophe Monnier, directeur du département Agrotech de Business France. Troisième puissance économique mondiale, le Japon souffre d’un énorme déficit commercial à cause de la faiblesse de son agriculture. De fait, ses importations augmentent régulièrement. En 2014, la France était la dixième source d’importations agroalimentaires japonaises avec plus de 1,8 milliard de dollars, selon une note réalisée par le pôle agriculture et alimentation du service économique régional de l’ambassade de France au Japon. Les boissons alcoolisées y tiennent une part importante puisqu’elles représentaient 59 % des exportations françaises vers le Japon en 2014. Mais, ce poids a tendance à diminuer depuis quelques années. À l’inverse, des secteurs comme les viandes, les produits laitiers, le cacao et chocolat, ou encore la biscuiterie ont vu leurs exportations vers le Japon progresser et pourraient devenir à terme des postes majeurs dans les échanges avec ce pays.
Ne pas oublier l’Europe centrale et du Nord
Même si les destinations lointaines peuvent faire rêver avec des progressions à deux chiffres, les pays européens recèlent encore plein d’opportunités pour les produits français. « Tout va dépendre de sa taille et de sa capacité à exporter. Mais on n’est pas obligés d’aller à l’autre bout de la planète. L’Europe est un grand marché où les consommateurs sont friands de produits français, rappelle Christophe Monnier, il y a notamment de bonnes dynamiques dans les pays du Nord ou encore en Irlande. L’Europe centrale est aussi à prospecter. La Hongrie, la République tchèque sont des plus petits marchés dont les progressions sautent moins aux yeux, mais les modes de consommation se sophistiquent, et il y a des attentes pour des produits français qui vont se placer comme des produits haut de gamme, premium, dans l’hôtellerie-restauration par exemple. » Les exportations de produits dits gourmets (épicerie, fromage de spécialités) vers l’Irlande ont par exemple progressé de 26,7 % entre juillet 2015 et juillet 2016 à plus de 42 millions d’euros. Les produits d’épicerie, de boulangerie, les biscuits, les confiseries ou autres produits gourmets pourraient trouver leur place dans ces pays d’Europe du Nord ou centrale. « Traditionnellement peu tournés vers l’international, ces secteurs peuvent répondre à une demande existante », observe Christophe Monnier.