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Exportations
Quel avenir pour le poulet Français au Moyen-Orient ?   

Les exportations françaises de viande de poulet sont dynamiques vers le Moyen-Orient. Toutefois, des incertitudes pèsent autour d’une consolidation des exportations pour les uns, ou une accentuation de l’autosuffisance pour les autres.   

© Pixabay

Les exportations françaises de poulet ont chuté en comparaison à la décennie précédente. En 2010, la France envoyait 25 % de sa production de poulet vers le Moyen-Orient. En 2021, les exportations ne concernaient plus que 8 % de la production française selon l’interprofession de volaille de chair Anvol.

Des exportations en hausse vers l'Arabie Saoudite

Toutefois, les envois se sont maintenus vers certains pays du Moyen-Orient. Au cours des dix premiers mois de l’année 2022, alors que les expéditions de viande de poulet continuaient de se contracter en volume vers les pays-tiers (-10 %) sur un an, elles progressaient à destination de l’Arabie Saoudite (+8,3 %) selon Eurostat. La région est pénalisée par de nombreux freins à la production agricole (peu de terres arables, faibles pluies, coût de production et de l’alimentation animale élevé). Malgré la hausse du coût de la vie et en particulier le prix élevé des loyers, la consommation devrait progresser.

Un poulet apprécié par les étrangers 

Les volumes importés sont attendues à la hausse (+18 %) pour la période 2022-2031 selon les prévisions d’août 2022 de l’USDA. La France pourrait consolider ses envois vers l’Arabie saoudite. La demande des Occidentaux progressent. Ils représentent environ 3,3 % des habitants du Royaume en 2017. Le pays totalise 38 % d’étrangers, en majorité originaires du reste de l’Asie et de l'Afrique de l’Est, dont de nombreux consommateurs de poulet Français. Les consommateurs de poulet PAC français congelés les préfèrent entre 900 grammes à 1,1 kilo. Ceux de 1,2 à 1,5 kg sont gustativement moins attractifs, perçues comme plus vieux et moins tendres. Leurs achats sont plus dynamiques en hiver. En revanche, ils ont tendance à se tasser en été, lorsqu'ils quittent le pays. L'offre française attire également la restauration collective et celles des entreprises étrangères. Ces dernières s’orientent davantage vers les produits congelés de petits calibres (900 g-1,1 kg), moins onéreux.   

85 % d’autosuffisance d’ici à 2030  

Dans le même temps, plusieurs obstacles se dressent devant les exportateurs Français. Le géant brésilien détient plus de 75 % des parts sur le marché du poulet aux Emirats Arabes Unis et 72 % en Arabie Saoudite. D'après les prévisions de l’USDA, le Brésil resterait le premier exportateur mondial de volaille avec 5,2 Mt d’ici à 2031. D'autre part, certains pays du Moyen-Orient souhaitent augmenter leur autosuffisance en poulet, au vu de la demande abondante. C'est le cas des Emirats Arabes Unis. Le pays mise sur une autosuffisance à 30 % d'ici 2030. Dans le même élan, l’Arabie Saoudite table sur 85 %, contre 60 % en 2020. Le Royaume mise sur une collaboration avec le secteur privé. La première entreprise saoudienne de viande de volaille, Al Watania poultry farm annonce qu’elle produira 1 million de poulets par jour contre 850 000 actuellement. Le gouvernement saoudien travaille également à la réduction de la mortalité dans les élevages et à la diminution des coûts de production et ceux liés à la ventilation dans ce pays au climat désertique.

Des réticences autour du poulet français halal

Cette offre pourrait essentiellement répondre à la demande de nombreux locaux, notamment les Emiratis, Irakiens et Saoudiens. Plusieurs sont sceptiques à la certification halal du poulet en provenance de pays non-musulmans. Ils se tournent donc vers les viandes de poulet fraîches. Plus chères mais locales ces viandes pourraient séduire les acheteurs étrangers.    

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