Protéines France : une vision de recherche commune
L’important potentiel français en matières premières protéiques sert de base à un vaste projet d’exploitation et de mise en valeur dans l’alimentation d’aujourd’hui et de demain. Les premiers acteurs mobilisés à travers le consortium Protéines France vont partager des intérêts en recherche et favoriser les start-up.
Les partenaires fondateurs du consortium Protéines France ont convaincu le gouvernement d’engager l’État dans le développement de la filière française des protéines. En avril dernier, sous l’égide de l’Ania, ces groupes agro-industriels avaient établi une feuille de route visant à positionner la France en « leader mondial dans l’approvisionnement en protéines à l’horizon 2030 ». Ce plan stratégique avait été présenté à Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron. À l’inauguration du Sial, le ministre de l’Agriculture et Christophe Sirugue, secrétaire d’État, chargé de l’Industrie, ont signé leur engagement commun dans un programme de recherche et d’investissement évalué à 1 milliard d’euros pour les cinq prochaines années. Ce programme relevant de la solution industrielle « Alimentation intelligente » de la Nouvelle France Industrielle complète et prolonge jusqu’en 2030 le « Plan protéines végétales pour la France 2014-2020 ».
Les sept fondateurs, acteurs les plus importants de la transformation du végétal et de l’alimentation animale, sont : Avril, particulièrement impliqué dans la transformation des oléagineux et l’élevage ; Limagrain et Vivescia, groupes coopératifs céréaliers ; Roquette, industriel de l’amidon et du pois ; Tereos, groupe coopératif sucrier et amidonnier ; Terrena, groupe coopératif polyvalent, et Neovia, filiale en nutrition et santé animale de l’union coopérative InVivo. Ces sept acteurs sont regroupés autour de l’association Industrie & Agro-Ressources (IAR), pôle de la bioéconomie – ingrédients biosourcés, agromatériaux, méthanisation et biocarburants –, qui compte 350 adhérents et a accompagné depuis dix ans 219 projets, représentant 1,5 milliard d’euros d’investissement total.
Ces groupes exploitent depuis des années les ressources protéiques françaises : blé, colza, pois, soja, algues, etc., et se concurrencent sur plusieurs marchés. Tereos, se présentant comme « 2e producteur mondial de protéines de blé », avait reçu en avril 2015 des mains de François Hollande le prix de l’Ambition « Protéines végétales » pour son projet « G en Vis » visant à créer une nouvelle viande végétale. Les protéines végétales sont un axe fort de l’activité recherche et développement de Tereos. Mais les besoins en recherche des partenaires convergent.
Aspects organoleptiques et de texture
Ceux-ci s’expriment sur les aspects organoleptiques et de texture, sur la caractérisation des allergènes, en recherche variétale aussi, selon Antoine Peeters, responsable des partenariats et relations extérieures du pôle IAR. « Les méthodes d’extraction et de fractionnement ont un impact sur le goût et la texture, explique-t-il, on peut mettre en place des standards de prédiction des caractéristiques technofonctionnelles des protéines en fonction des process ». Sur le plan de l’innovation également, une volonté commune est d’amorcer des initiatives à travers des start-up et de les intégrer dans l’écosystème.