Promotions : « C’est toute la filière foie gras qui doit être exemptée »
Les Marchés Hebdo : Les entreprises transformatrices de canards à foie gras peuvent-elles déterminer la part de baisse des ventes qui relève de la limitation des promotions à 25 % du volume et celle due aux grèves des transports en commun ?
Marie-Pierre Pé : Le suivi des mises en avant – je préfère ce terme – de foie gras en octobre et novembre montre un recul de plus d’un tiers en volume. À Pâques, il n’y en avait eu aucune et le volume vendu a reculé de 24 %. Le foie gras est un achat de plaisir devant lequel on hésite. La mise en avant déclenche l’achat, qui n’intervient en moyenne que 1,8 fois par an par ménage acheteur. Le confit est très saisonnier, et dépendant également. Le magret un peu moins. C’est toute la filière qui doit être exemptée, pas telle PME ou telle autre. La filière a engagé d’importants investissements de biosécurité, elle doit retrouver ses consommateurs et conserver ses éleveurs sous contrat. Le temps presse, les négociations pour la prochaine saison commencent en mars.
LMH : Le Cifog voit-il une possibilité d’exemption, ce 24 février ?
M.-P. P. : Toujours rien. Il n’y aurait pas moyen de faire plus vite… En infléchissant l’expérimentation celle-ci ne serait plus valable… Mais une ordonnance de 2018 prévoit des exceptions pour les filières en danger. Et le gouvernement qui envisage de prolonger l’expérimentation de 30 mois !