Produits laitiers : pas de retour des acheteurs chinois en 2023 ?
La Chine produit davantage de lait, et donc est moins aux achats de poudres en 2023. Néanmoins un regain d’importations de fromage n’est pas exclu par les analystes de l’USDA.
La Chine produit davantage de lait, et donc est moins aux achats de poudres en 2023. Néanmoins un regain d’importations de fromage n’est pas exclu par les analystes de l’USDA.
La collecte de lait devrait atteindre 42 millions de tonnes en Chine cette année, prévoit l’USDA. C’est 4 % de plus que l’an dernier, grâce à une hausse du cheptel laitier et une amélioration de la productivité. Néanmoins, si les volumes ont fortement progressé au premier trimestre (+8,5 %), la croissance devrait ralentir par la suite sous l’effet notamment du coût de l’aliment du bétail. Dans ce contexte, les disponibilités de lait conditionné vont augmenter, et les importations sont attendues en baisse car les laits importés sont moins compétitifs que le lait chinois. Au premier trimestre, les achats ont chuté de 35 %.
Une grande partie des volumes supplémentaires seront séchés, de quoi voir l’offre intérieure de poudre de lait entier progresser pour atteindre 1,18 million de tonnes (1,05 l’an dernier), ce qui devrait nuire aux importations de poudre grasse mais aussi écrémée.
Retour de la consommation de beurre et fromage
Dopée par la reprise économique et la fin des restrictions sanitaires, la consommation de fromage est attendue dynamique cette année en Chine, principalement dans les grandes métropoles de l’Est et du Sud du pays. Néanmoins la hausse des prix des fromages sur le marché mondial pourrait conduire à un tassement des importations. Pour le beurre, les analystes jugent que les opérateurs de l’industrie agroalimentaire se tourneront vers des margarines et des huiles, plus compétitives. La consommation, comme les importations, devrait reculer par rapport à leurs hauts niveaux de 2022, tout en restant largement au-dessus de ceux des années précédentes.
Les fermes laitières chinoises en crise
Selon Yicai Global, de nombreux élevages laitiers, de petite et moyenne envergure, seraient en faillite en Chine à cause de l'envolée des prix du fourrage qui n'est pas compensée par les prix du lait, trop faibles. L'aliment compte pour 65 à 70 % des coûts de production du lait en Chine. Seules 20 % à 30 % des élevages chinois seraient assez productifs pour être rentables dans le contexte actuel. Les abattages de vaches laitière s'enchaînent et les prix des réformes ont été divisés par 4 comparé à l'an dernier. "La concentration du cheptel et va même s'accélerer, 22 % du cheptel est concentré dans des fermes de plus de 5000 vaches, et les 40 premières sociétés d'élevage comptent pour 2,9 millions de tête, soit près de la moitié du cheptel" explique Jean-Marc Chaumet de l'Institut de l'élevage, lors de la conférence Marchés Mondiaux. Il précise que même des élevages de 500 vaches sont touchés.