Produits de la mer : un plan de surveillance intelligent pour sécuriser ses importations
Les importateurs français de produits de la mer fournissent un travail important dans la sélection et la sécurisation des envois de leur matière première. Ils doivent définir un plan de surveillance intelligent pour bâtir une confiance avec leurs fournisseurs.
Les importateurs français de produits de la mer fournissent un travail important dans la sélection et la sécurisation des envois de leur matière première. Ils doivent définir un plan de surveillance intelligent pour bâtir une confiance avec leurs fournisseurs.
Dans le secteur français des produits de la mer, la sélection des matières premières par les entreprises représente une part importante de leur activité. Dans de nombreux cas, les sociétés se tournent vers des fournisseurs internationaux et s’approvisionnent en dehors de France. Afin de bien respecter la législation européenne et nationale et d’obtenir la matière première qu’elles souhaitent, les entreprises doivent établir des cahiers des charges précis que les fournisseurs doivent respecter. « C’est une condition nécessaire, mais non suffisante pour réussir ses importations des produits de la mer », indique Jean-Michel Audrain, directeur général de Bureau Veritas France.
Être souple et stable
Pour s’assurer de son bon respect, les acheteurs doivent ensuite définir un plan de surveillance intelligent et spécifique pour chaque produit. Les vérifications sont très variables selon les produits (calibre, étiquetage, analyse des risques bactériologiques pour les saumons et les truites, des risques d’excès de sulfites dans les crevettes, etc.). Une société peut par exemple procéder à une analyse des produits tous les dix lots et peut adapter les contrôles aux produits. Si l’un d’eux présente systématiquement de bons résultats, les procédures peuvent être allégées et vice versa. « Il faut à la fois être souple et stable », résume Pierre Commère, délégué général de l’industrie du poisson de l’Adepale.
Inclure les contrôles dans le modèle économique
Les contrôles à la réception des matières premières sur le territoire français, dès la sortie du port ou de l’aéroport, peuvent être intéressants pour les entreprises et « souvent prévues dans les contrats d’achat, souligne Jean-Michel Audrain. Ces vérifications sont un moyen de rassurer tout le monde, que ce soit l’acheteur mais aussi le fournisseur ». « Si les produits ne respectent pas la qualité respectée, le paiement ne part pas », précise Pierre Commère. L’analyse à l’arrivée consiste en un contact visuel sur place par l’organisme tiers qui partage son ressenti à l’importateur.
« Les contrôles rassurent aussi les fournisseurs » Jean-Michel Audrain, directeur général de Bureau Veritas France
Si doute il y a, c’est lui qui décide ce qu’il fait du produit. « Le passage à une analyse microbiologique, chimique ou physique en laboratoire peut prendre jusqu’à 72 heures. L’entreprise décide si elle bloque les produits en attendant ou si elle les travaille quand même en attendant les résultats », explique Jean-Michel Audrain.
Auditer les fournisseurs
Si un importateur des produits de la mer est au courant de ce qu’il achète grâce à son cahier des charges, il est important pour lui de savoir comment travaillent ses fournisseurs. « Nos clients importateurs nous demandent régulièrement de nous rendre sur place, dans l’entreprise qui les approvisionne, afin de voir si ce qu’elle raconte est bien vrai », assure Jean-Michel Audrain. Lorsque les sociétés françaises procèdent à de la sous-traitance, elles peuvent demander la réalisation d’audits par des tiers indépendants pour s’assurer que leurs fournisseurs sont aux normes de l’organisation internationale du travail (OIT). « Les opérateurs qui s’approvisionnent en thon sont attentifs aux conditions de travail des marins sur les bateaux et s’assurent des certificats de pêche des poissons », précise Pierre Commère.
Mettre en commun les données sanitaires
La mise en commun des données sanitaires est particulièrement valable pour les fumeurs de saumons et de truites, produits en proie aux contaminations de listeria. Cette collecte recense le nombre de cas en provenance des fermes aquacoles. « Les données sont anonymisées et permettent aux entreprises françaises de se protéger contre les fournisseurs habitués aux cas de listeria. Ceux-ci ne peuvent plus prétendre que cette contamination est un cas isolé et que la faute en reviendrait à l’importateur. Ces données sont rassemblées par notre organisme technique », décrit Pierre Commère. La collecte permet aussi de voir l’évolution de la qualité des exploitations aquacoles, si elle se détériore ou s’améliore.