Veau de boucherie
Premier semestre difficile pour le veau
Les cotations des veaux de boucherie ont dégringolé cet hiver en grandes surfaces, faute de consommation. Pourtant, les autres débouchés semblent résister.
Les cotations des veaux de boucherie ont dégringolé cet hiver en grandes surfaces, faute de consommation. Pourtant, les autres débouchés semblent résister.
À 5,11 euros le kilogramme en semaine 20, la cotation du veau rosé clair O non élevé au pis s’affichait plus de 10 % sous son niveau de 2018. En cause, un marché très déprimé. Dans un contexte de demande atone, les abattoirs ont décalé les sorties. Cela s’est traduit par un alourdissement des poids moyens à l’abattage, qui ont atteint 148 kg équivalent carcasse en avril. Un record absolu selon l’Idele qui estime que cet alourdissement des carcasses limite les efforts réalisés par les intégrateurs pour modérer l’offre et ainsi alléger le marché.
Le veau, victime de la loi Egalim ?
« Le veau, c’est un achat d’impulsion, dépendant des mises en avant », explique Jean-Louis Arquier, vice-président de la section veaux d’Interbev et directeur général de Tendriade. « Or, il y en a eu un peu moins, notamment en début d’année. Les enseignes étaient peut-être plus prudentes avec le début de la loi Egalim ? » s’interroge-t-il. Résultat, des achats des ménages en baisse de 10,6 % sur le premier trimestre, comparés à la même période de 2018, selon les données Kantar FranceAgriMer.
À noter que les industriels continuent de proposer des gammes plus estivales, une stratégie mise en place notamment l’an dernier pour conserver un courant d’affaires. Si le marché du haché semble tonique, il ne représente que 3 000 t, contre 90 000 t pour le bœuf d’après les estimations du vice-président, « le produit manque de notoriété et n’est pas encore la solution à la baisse de consommation », nuance-t-il.
Mais la grande distribution ne représenterait que la moitié des débouchés pour la viande de veau française. « Les ventes en boucheries traditionnelles se maintiennent bien, juge Jean-Louis Arquier, et le débouché de la restauration hors domicile est même de plus en dynamique. ».
Les ventes vers ce secteur se développent en prenant des parts de marché à la viande de veau importée, notamment grâce à l’obligation de l’affichage de l’origine des viandes. « L’origine France est un atout, une origine régionale est même de plus en plus valorisée », se félicite Jean-Louis Arquier.
Début d’année difficile pour l’amont
La Pentecôte est encore l’occasion cette année de mettre la viande de veau sur le devant de la scène. Les opérations promotionnelles ont correctement commencé, « mais ce ne sera pas suffisant pour conduire à un redressement des cours », juge le directeur général, précisant que « c’est surtout l’amont qui pâtit de la situation ».
L’amont pâtit de la situation
Les coûts de production ont eu tendance à augmenter, tirés par les coûts alimentaires. L’indice des matières premières entrant dans la fabrication des aliments d’allaitement (Imfal), calculé et publié par Les Marchés, atteignait 102,51 points en semaine 21, contre 86,34 points même période l’an dernier. À l’inverse, les prix des petits veaux sont très bas, 79 € en semaine 21 pour un mâle laitier 45-50 kg, contre 142 l’an dernier même date.
L’été risque d’être difficile pour les trésoreries. Mais le marché pourrait être plus dynamique dès l’automne, les mises en place semblant un peu en retrait par rapport à l’an dernier.