AVICULTURE
Poules de réforme : marché prudent
Les cours des poules de réforme sont restés peu évolutifs cet hiver, dans un contexte où les abattoirs étaient prudents, échaudés par la volatilité de ces dernières années.
Selon Agreste, 32,6 millions de poules de réforme ont été abattues en 2017, c’est 4,5 % de moins qu’en 2016 et 10,7 % de moins qu’en 2015. Une baisse qui n’est pas le reflet d’un recul des mises en place, mais qui peut s’expliquer en partie par un flux d’exportation de plus en plus développé, notamment vers l’Allemagne, la Belgique et aussi l’Italie. Lors de la fraude au fipronil en particulier, les abattoirs du nord de l’Europe, à court de poules, sont ainsi venus en France chercher de quoi alimenter leurs outils. Le coût de transport n’est pas toujours un obstacle pour nos voisins, certains débouchés qui leur sont propres, comme les charcuteries de volaille, étant plus rémunérateurs que le principal débouché des opérateurs français : l’export vers les pays tiers, notamment l’Afrique de l’Ouest.
Une revalorisation toujours difficile
Selon les abattoirs qui travaillent avec le Bénin, le marché s’est compliqué en 2017 et les prix de la viande de poule devraient encore reculer en mars, faute de pouvoir d’achat de la population locale et d’une concurrence exacerbée, notamment espagnole. D’autres destinations sont plus rémunératrices, mais les volumes concernés sont limités. Le marché des découpes pour l’industrie était plus correct cet hiver. Cependant, les ventes en frais semblent avoir déçu quelques opérateurs, faute de consommation. Seule la poule bio se distingue, elle est plus recherchée et mieux valorisée grâce au développement de circuits de commercialisation spécifiques en frais comme à l’industrie.