Maritime
Port du Havre : "nous perdons de la compétitivité et des marchés à l’export”
Le port du Havre jouit toujours de sa bonne image mais plusieurs entreprises agroalimentaires françaises signalent quelques difficultés à l’export. C’est le cas de Lactalis international.
Le port du Havre jouit toujours de sa bonne image mais plusieurs entreprises agroalimentaires françaises signalent quelques difficultés à l’export. C’est le cas de Lactalis international.
Le port du Havre est un acteur indispensable pour les entreprises agroalimentaires françaises qui se tournent vers l’international. Au sein de Haropa Port (Grand port maritime du Havre, Grand port maritime de Rouen, Ports de Paris) le fret agroalimentaire représentait 408 000 équivalent vingt pieds (EVP) en 2022 avec en tête les vins et spiritueux. “Ils comptaient pour 26% du flux agroalimentaire conteneur total”, a indiqué Olivier Ferrand, directeur du développement à Haropa Port, jeudi 14 décembre à l’occasion de la première Agrofret organisée par FranceAgrimer.
Le trafic agro export a augmenté de 12,5 % entre 2016 et 2022 bien que des disparités existent. Alors qu’il a bondi en produits de boulangerie (+84%), il s’est effondré en fruits et légumes (-40%) et en produits carnés (-25%).
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Les cinq principales destinations du trafic agro export
Une offre portuaire diversifiée
“Une offre portuaire premium pour l’export de produits agro repose sur une offre maritime étendue, des capacités d’entreposage et des équipements adaptés”, s’est réjoui Olivier Ferrand. Haropa Port touche plus de 660 ports à travers le monde dont 240 en Asie et Océanie. D’autre part, l'établissement portuaire propose également une offre d’entreposage à température dirigée. Enfin il propose des équipements reefer sur tous ses terminaux, soit plus de 3 1000 prises reefer.
Une perte de compétitivité pour les entreprises de l’agroalimentaire français
Cependant, plusieurs entreprises agroalimentaires françaises déplorent des difficultés au sein du port du Havre dont Haropa Port est à la tête. C'est le cas de Lactalis international, premier groupe laitier mondial.
“La fiabilité globale du calendrier de Lactalis International est à 60 % ce qui n’est pas beaucoup et notre taux de services aux clients suit cette courbe. Il y donc un impact réel sur notre activité et à tous les niveaux de la supply. En amont au niveau des entrepôts et des usines de fabrications et à destinations pour nos clients”, regrette Nathalie Zois, directrice supply chain chez Lactalis international. Cette dernière constate également “un manque de fiabilité des heures de départ et de livraisons prévues et l’heure d’arrivée prévue pour de multiples raisons”. Citons les transbordements non prévus, ajoutés, les conteneurs laissés à quai ou encore les mouvements sociaux. Difficile donc “de maîtriser les étapes de la supply chain à l’export, de garantir une date limite d'utilisation optimale et une qualité optimale à destination”, ajoute Nathalie Zois.
"Les conséquences sont importantes, nous perdons de la compétitivité et des marchés à l’export”.
Les demandes de Lactalis international
Visibilité, fiabilité, communication sont les demandes qu’a formulées Lactalis international au port du Havre. Autre difficulté que partagent plusieurs entreprises agroalimentaires françaises, la fluctuation des prix.
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“Avoir des équipes compétentes et opérationnelles sur le terrain est une nécessité absolue à tous les stades”, insiste la directrice supply chain de Lactalis international.