Bovins
Petits veaux : une année 2018 entre deux extrêmes
Durant l’été, les cours des petits veaux mâles laitiers ont atteint des niveaux très élevés, mais leur traditionnelle baisse à l’automne les a emmenés sous leurs niveaux des années précédentes, faute de demande à l’exportation notamment.
Durant l’été, les cours des petits veaux mâles laitiers ont atteint des niveaux très élevés, mais leur traditionnelle baisse à l’automne les a emmenés sous leurs niveaux des années précédentes, faute de demande à l’exportation notamment.
L’écart entre le prix record d’un petit veau mâle laitier 45-50 kg l’été dernier et son plus bas saisonnier de décembre s’établit à 101 euros. C’est bien plus qu’en 2017 (59 €) ou en 2016 (79 €). En 2018, les cours ont été supérieurs à leur niveau des années précédentes durant l’été, mais inférieurs en décembre. Au premier semestre, l’escalade des prix est en partie à mettre sur le compte de la demande espagnole, cumulée aux achats des engraisseurs français pour mettre en place les veaux destinés au marché de la viande à l’hiver. Les prix ont tellement grimpé qu’on a assisté à un retour d’un flux d’importation, d’environ 20 000 têtes en six mois (+60 % en 2017). La baisse saisonnière des cours dès juillet a ensuite été marquée. Pourtant, l’offre n’était pas surabondante : de janvier à octobre 2018, l’Institut de l’élevage (Idele) estime que les naissances de veaux laitiers sont restées stables sur un an à 2,327 millions de têtes.
Moins de débouchés
Les causes de la chute des cours sont à chercher du côté de la demande. En France, les mises en place de veaux de boucherie s’érodent de 1 à 2 % par an, voire davantage pour les mâles nés de mères laitières. La production de jeunes bovins (JB) ou de bœufs laitiers chute encore davantage (respectivement de 21 % et 22 % entre 2015 et 2018), selon l’Idele. Ce sont donc plus de veaux qui doivent passer les frontières. L’Espagne a acheté près de 8 % des animaux français en 2018. Ces veaux sont destinés à la production de JB pour le pourtour méditerranéen. Mais, en pleine crise économique, la Turquie a limité ses achats. Si les animaux continuent d’être expédiés, ils le sont à des prix très bas, d’autant plus que les protocoles sanitaires ont un coût non négligeable.