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Pêches et nectarines : bonne récolte attendue

Si la campagne 2013 a rimé avec des petits volumes et des prix maintenus tout au long de la saison, la production de pêches et nectarines devrait connaître un été 2014 plus normal, en termes de volume. Tour d'horizon des principaux pays producteurs.

Après 2013, caractérisé par un manque important de production en Europe en début de saison, la campagne 2014 devrait être plus que correcte en termes de production. C'est en tout cas ce qui ressort de la présentation des prévisions de récolte lors du récent salon Medfel à Perpignan. « Pour cette année, chaque pays devrait être proche de son optimum de production », résume Éric Hostalnou de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales qui réalise chaque année cette synthèse printanière. « L'année passée s'était révélée très difficile pour de nombreuses régions, avec un hiver long, froid, des gelées, des retards de production importants qui n'ont jamais été rattrapés et un pays particulièrement touché dans ce contexte météo : la Grèce », rappelle-t-il (lire Décryptage ci-contre). Pour 2014, la météo, jusqu'ici, aura été plus clémente. Et c'est même la sécheresse qui pointe le bout de son nez, en provoquant déjà en Espagne de premiers dégâts sur les vergers d'amandiers. Et bonifie d'un autre côté les fruits à noyau : les taux de sucres enregistrés sur les cerises et les abricots sont en moyenne de deux degrés supérieurs à l'année passée à la même époque. Les producteurs de pêches et de nectarines espagnols espèrent pouvoir profiter de ce regain de qualité, en dépit de l'irrigation des vergers. En France, la saison s'annonce normale. Le calendrier, malgré la fraîcheur de début mai, est conforme à l'habitude avec la mise en marché des premiers fruits de la filière envisagée pour la semaine 22, et l'arrivée des premiers volumes en semaine 25. « Pour les régions Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et PACA, la production devrait être stable, à son optimum au moins », détaille Éric Hostalnou avant de préciser : « Ce sont les bonnes conditions de l'hiver et du début de saison qui permettront, par une bonne récolte, de compenser la baisse de surface des vergers enregistrée ces dernières années. »

Petit regain de plantations

La France devrait ainsi mettre en marché 260 000 tonnes (t) de fruits : 138 000 t de pêches, 122 000 t de nectarines et 4 158 t de pavies. Malgré les bonnes conditions, le recul de la production se confirme. Les volumes de 2014 s'établiront vraisemblablement à - 7 % en pêche, - 17 % en nectarine par rapport à la moyenne 2008-2012. © S. C. « Le verger d'abricotiers s'étend aujourd'hui sur 12 000 hectares contre 11 000 hectares pour les pêches et nectarines », relève Bruno Darnaud, président de l'AOP pêches et nectarines de France. Il trouve néanmoins des motifs de croire en l'avenir : « Le contexte est réconfortant, les producteurs français restent sur deux années très correctes en termes de prix et nous avons constaté un petit regain des plantations, une amélioration du taux de renouvellement du verger qui était seulement de 4 à 5 % ces dernières années. » Chez les Grecs, durement touchés l'année passée, la récolte devrait être 44 % supérieure à ce qu'elle fût en 2013 (+102 000 t) pour atteindre 326 000 t en pêches et nectarines (plus 403 000 t de pavies). Et se situer 12 % au-dessus de la moyenne 2008-2012. En Espagne, les premières pêches venues d'Andalousie sont déjà sur les étals. Il n'y a pas eu de problèmes durant l'hiver, les vergers sont à leur optimum de production, mais les premières difficultés surviennent sur le marché où l'écoulement des pêches andalouses est entravé par la montée en puissance des vergers de la région Murcie.

Abandon de la pavie pour la pêche plate

« C'est une région où il s'est produit une mutation importante dans les vergers, les producteurs abandonnant la pavie, principalement destinée à l'industrie pour se lancer dans la pêche plate destinée à la consommation en frais », explique Éric Hostalnou. La Catalogne reste toutefois la principale région de production du pays avec 391 880 tonnes de pêches et nectarines attendues ” cette année. « Nous avons eu un peu de grêle mais a priori, seule une petite zone de 400 hectares a été touchée, cela n'aura pas d'impact majeur sur la production de cette année. La floraison a été bonne, la nouaison correcte, nous devrions donc progresser de 9 % en volume cette année, avec un calendrier normal », précise Manel Simon y Barbero, directeur général d'Afrucat (association des producteurs de fruits de Catalogne). Si la hausse globale est de 9 %, toutes les espèces ne progressent pas de la même façon. La pêche et la pavie reculent respectivement de 2 et 5 % tandis que la nectarine et la pêche plate augmentent respectivement de 6 et 37 % en Catalogne. Les premières pêches, du côté de Tarragone, sont attendues en marché vers la semaine 22 et l'entrée en production en semaine 25.

Toutes les espèces ne progressent pas de la même façon

Dans la province voisine d'Aragon, les vergers ont une petite semaine d'avance, « les rendements à l'hectare importants et couplés à une augmentation des plantations, devraient y donner une récolte importante, supérieure de 20 à 25 % à ce que nous avons l'habitude de connaître ces cinq dernières années », estime Javier Basols, patron du groupe fruits à noyaux de la Fédération des coopératives agroalimentaires espagnoles.

Une récolte importante en Espagne

Au total, l'Espagne devrait afficher en fin de saison +5 % en pêche, +24 % en nectarine et +305 % en pêche plate sur la moyenne 20082012 et un fort recul sur la pavie, - 18 %. De l'autre côté des Alpes, la récolte devrait être stable en Italie du Sud, selon les données dévoilées par Élisa Macchi, directrice du Centro servizio ortofruticolo de Ferrare. Si les conditions y ont été moins difficiles que l'an passé, l'absence de froid cet hiver et la pluie des premières semaines du printemps n'ont pas favorisé de bonnes conditions sanitaires des vergers. Si elle pèse assez peu, l'Italie du centre verra sa production baisser cette année pour cause de coulure à la floraison. Le nord de l'Italie, la Vénétie et l'Émilie-Romagne devraient être stables ou légèrement en baisse à cause d'une réduction des surfaces. Reste à savoir comment le marché se comportera.

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