Obésité : le rapport Boyer à peine né et déjà enterré ?
La députée UMP Valérie Boyer a présenté hier à la presse un rapport parlementaire sur la prévention de l’obésité, qui fait déjà couler beaucoup d’encre. Ce rapport, qui préconise de faire de la recherche de l’équilibre nutritionnel et de la lutte contre l’obésité une grande cause nationale pour 2009, comprend 25 propositions qui ont de quoi faire frémir l’industrie. Le texte préconise d’assujettir progressivement « les produits de grignotage et de snacking au taux normal de TVA de 19,6 % au lieu du taux réduit de 5,5 % actuellement applicable ». Il suggère également d’actualiser les droits d’accises sur l’alcool et les boissons sucrées. Valérie Boyer propose encore de renchérir la taxe sur la publicité pour les produits avec ajout de sucre en la portant de 1,5 à 5 %, et de supprimer l’exonération dont ils peuvent profiter. Le contenu en calories de ces produits devrait, selon elle, figurer dans les publicités et sur les tickets de caisse des fast-foods. Le rapport demande encore d’interdire les acides gras trans, utilisés par l’industrie. A l’inverse, il propose de favoriser la consommation de fruits et légumes en engageant au niveau européen une procédure pour pouvoir assujettir les produits non transformés, dont les fruits et légumes, à une TVA de 2 %. Que les industriels se rassurent, si un collectif de 11 associations s’est félicité dès hier du contenu du rapport Boyer, Roselyne Bachelot a écarté la majeure partie des propositions. « Nous sommes dans une période difficile sur le plan économique, et taxer un certain nombre de produits reviendrait à taxer les plus faibles », a-t-elle déclaré.