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Nutrisens commercialise du « manger-main »

Dessert au cassis de la gamme Nutrimain.
© DR

Affecté par un AVC, malvoyant, handicapé physique ou souffrant de la maladie d’Alzheimer, un patient peut avoir besoin de prendre son repas sans couverts. Un patient très âgé peut aussi peiner à mastiquer ou à déglutir. Les hôpitaux, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les unité de soins de longue durée (USLD) doivent tous nourrir, temporairement ou en permanence, de telles personnes.

Parmi les résidents d’Ehpad et d’USLD, 5 % sont très dépendants et ont tendance à déambuler. La société Nutrisens lance une gamme, Nutrimain, permettant d’améliorer le bien-être et de stabiliser l’état nutritionnel de ces personnes. Elle l’a fait découvrir à la presse le 7 juin en leur servant un repas complet entièrement à base de bouchées spécialement texturées. Virginie Pouyet, docteur en sciences des aliments* et inspiratrice de cette gamme, a expliqué que les bouchées ne doivent pas se casser quand on les saisit maladroitement, ne doivent pas fondre ni glisser entre les doigts et qu’elles doivent se désagréger en bouche sans faire de morceaux ni laisser de résidus. Les bouchées à servir chaudes doivent en outre supporter un réchauffage accidentellement excessif.

Produits frais à découper

La technologie est en cours de brevet et sous forme de « projet pluridisciplinaire » dans différents établissements. La gamme est constituée de produits frais sous atmosphère contrôlée et d’une DLC de 42 jours. La barquette d’entrée ou de dessert se démoule et se tranche en petits rectangles ou carrés. Les plats chauds se présentent sous forme de boudins à débiter en rondelles (forme qui permet de la distinguer au cours du service). Ce sont des produits « prêts à dresser » : le cuisinier les assemble et ajoute une sauce. Les laitages sont à réaliser sur place à partir d’une matière déshydratée.

Gain d’autonomie

Virginie Pouyet recommande de multiplier les couleurs, pour attirer l’attention et stimuler l’appétit des personnes déficientes, ainsi que les goûts pour leur procurer diverses sensations. Le bénéfice est pour l’intéressé une stabilisation, un sentiment de considération et de plaisir. Pour l’Ehpad, c’est un gain d’autonomie de la personne qui devient plus facile à gérer. Le prix de revient visé du repas complet est de 3 à 4 euros.

Virginie Pouyet, qui est allée à la rencontre des patients et personnels de nombreux établissements, insiste sur la nécessité de mettre sur pied un « projet d’établissement » associant les médecins, les nutritionniste, les cuisiniers encadrants et les familles. Il s’agit de faire accepter le manger-main, d’accompagner les patients, d’évaluer leurs besoins nutritionnels (certains nécessitent des compléments : gourde d’eau gélifiée, crème nutritive, compote hyperprotéinée, madeleine longue protéinée, pain G-Nutrition, bonbon ou biscuit hyperprotéiné).

Georges Devesa, CEO de Nutrisens, a annoncé que cette gamme se compléterait en cours d’année. Nutrisens souhaite la stabiliser sur le marché français avant d’envisager l’export, en surgelé.

* Auteure de la thèse « Attractivité des aliments et consommation alimentaire chez les personnes âgées selon leur statut cognitif ».

Une entreprise française qui monte sur un marché en croissance

La société Nutrisens élabore et distribue des ingrédients et produits finis répondant à des besoins nutritionnels variés. Elle table en particulier sur le « bien-vieillir ». De son siège de Francheville, dans le Rhône, elle dirige trois sites de production certifiés Iso 22000 à Beaune, Autun et Loudun. Elle compte 200 collaborateurs pour 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cette année Unigrains est entré à son capital au côté de son actionnaire majoritaire, Evolem (holding industriel familial français). L'entreprise donne une nouvelle impulsion à son développement international (20 % de son CA). Elle élargit son réseau de distributeurs et aura ouvert en 2020 des filiales en Australie, en Belgique, en Allemagne et au Royaume-Uni.

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