« Nous ne sommes pas chers», assurent les équarrisseurs
LM : La réforme du financement du Service public de l’équarrissage change-t-elle quelque chose pour les équarrisseurs ?
B.P. : Pour nous, les flux financiers ne changent pas. Nous sommes des prestataires au service de l’Etat qui honore nos factures. C’est au niveau des caisses de l’Etat que les flux changent puisque nous ne sommes plus financés par le budget général mais par une taxe « affectée » prélevée sur les filières viande. C’est ce qu’indiquait la ligne directrice de Bruxelles.
LM : Les industriels de la viande reprochent au SPE français d’être le plus cher d’Europe et que cela engendre des distorsions de concurrence. Que répondez-vous ?
B.P. : C’est faux ! Nos coûts sont tout à fait comparables. Pourtant, depuis plusieurs années, on voit augmenter les contraintes environnementales et sanitaires. Les camions et les outils distincts pour le haut risque et le bas risque, l’épuration des effluents, ce sont des investissements non productifs qui entraînent des surcoûts considérables.
Les différences d’un pays à l’autre sont pratiques et financières.
En Espagne, je crois que les cadavres sont peu collectés. C’est le pays où on connaît le moins bien ce qui se passe.
À l’opposé, la France se distingue par une très grande transparence. En Allemagne, les régions
participent au financement de l’équarrissage.
LM : Le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête de la DGCCRF sur l’équarrissage. Comment réagissez-vous ?
B.P. : C’est peut-être une réponse aux filières... Ce n’est pas une bonne réponse. Au lieu d’avouer qu’il transfère brutalement une charge lourde sur les abattoirs, le gouvernement dit que le service est trop cher.
LM : La politique française de l’équarrissage demande-t-elle à être améliorée.
B.P. : Oui. À la différence de ce qui est demandé à l’industrie des ordures ménagères, nos appels d’offre manquent de précisions, géographiques ou quantitatives. Alors que la réglementation nous demande beaucoup de rigueur sur les plans sanitaire et environnemental, nous avons besoin, nous aussi, d’offres clarifiées.