L’avis de l’interprofession volaille
"Nous allons travailler les indicateurs pour prendre en compte l'énergie"
Les Marchés Hebdo : Vous présidez l’interprofession de la volaille de chair nouvellement créée, qui associe les derniers metteurs en marché que sont la restauration collective et les détaillants. Quel intérêt pour les relations commerciales ?
Jean-Michel Schaeffer : Même si notre interprofession attend encore l’agrément des pouvoirs publics, nous avons déjà échangé avec ses membres sur la hausse des matières premières à laquelle nous assistons depuis le début de l’été. Cet outil vise à partager plus largement la réalité des coûts, et à une meilleure réactivité des derniers metteurs en marché.
LMH : L’accord de 2011 pousse à la renégociation des partenaires quand le prix de vente des abattoirs se déconnecte du coût de l’aliment. Les indicateurs restent-ils d’actualité ?
J.-M. S. : Ces indices sont reconnus par les pouvoirs publics et les entreprises s’en servent pour négocier leurs prix. L’avantage de l’interprofession est qu’elle vient renforcer ce dispositif. Nous allons retravailler ces indicateurs pour prendre en compte, en plus des coûts de l’aliment, ceux de l’énergie et aussi la fiscalité de l’énergie, qui a déjà augmenté. Les indicateurs servent à se concerter au sein d’Anvol en veillant toujours à maintenir notre compétitivité par rapport aux viandes importées. Ils ne répercuteront pas des charges trop lourdes.
LMH : Selon un article du projet de loi EGA, le contrat de vente « peut intégrer le cas échéant les indicateurs utilisés et mentionnés dans le contrat d’intégration », lequel lie l’éleveur et l’abatteur. Vous semble-t-il important ?
J.-M. S. : Cet article répond à la spécificité de la filière volaille, dans laquelle les prix de production sont indexés du prix de l’aliment. Il nous permet d’entrer dans le champ de la répercussion en cascade des coûts de production, qui est un des principes du projet de loi. Mais le rôle de l’interprofession n’est pas d’imposer des clauses dans les contrats entre entreprises.
LMH : La directrice d’Anvol, Anne Richard, a confié aux Marchés qu’Anvol s’inquiétait de l’encadrement des promotions… Pourriez-vous m’en dire plus ?
J.-M. S. : Les promotions seront encadrées par des ordonnances en cours d’écriture. La volaille de chair, comme d’autres filières, ne veut pas d’une limitation en volume qui empêcherait d’écouler certaines des découpes ou d’assainir le marché en cas de blocus à l’export. Mais on nous a proposé un maximum de 34 % des ventes en valeur, et nous sommes d’accord.