Foie gras : 33 % d'offres en plus pour Noël 2024, comment évoluent les prix ?
Le magret et le foie gras de canard ont fait un retour remarqué dans les assiettes des Français en 2024. Après la grippe aviaire, la production reprend. Les exportations sont plutôt florissantes. Toutefois, le désengagement de l’Etat dans le financement de la vaccination pourrait mettre à mal la filière.
Le magret et le foie gras de canard ont fait un retour remarqué dans les assiettes des Français en 2024. Après la grippe aviaire, la production reprend. Les exportations sont plutôt florissantes. Toutefois, le désengagement de l’Etat dans le financement de la vaccination pourrait mettre à mal la filière.
« A moins d’un mois du coup d’envoi des fêtes de fin d’année, les professionnels de la filière des palmipèdes à foie gras ont tout pour être optimistes », peut-on lire dans un communiqué de presse de l’interprofession du foie gras (Cifog) en date du 26 novembre.
Fort redressement des abattages de canards gras
Il est vrai qu’à l’amont, les abattages de canards gras ont augmenté de 22,6 % sur un an pour atteindre 2,8 millions de têtes. En octobre 2024, les abattages étaient aussi en hausse de 10 % par rapport à la moyenne 2019-2023. En mai 2024, la hausse des abattages sur un an était encore plus spectaculaire : + 72,3 % pour un total de 2,4 millions de têtes. « Après les dernières crises sanitaires, la reprise de la filière foie gras se confirme en 2024 », tranche Agreste dans sa dernière note mensuelle.
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Une offre française de foie gras plus large cette année
« L'interprofession du foie gras prévoit ainsi de proposer + 33 % de foie gras sur le marché français en 2024 comparé à 2023, après le plateau de l’an passé (+2 % en 2023 vs 2022) », s’était même réjouit Fabien Chevalier président du Cifog, lors de la conférence de presse annuelle de l’interprofession le 17 octobre à Paris.
Source : Cifog
Dans le même temps, la consommation est dynamique. « En 2024, l’offre est large et variée pour répondre à tous les budgets. Si l’an passé le foie gras entier était prédominant, cette année, la part belle est également donnée aux autres appellations : foie gras, bloc de foie gras avec ou sans morceaux ainsi qu’aux différentes cuissons : du mi-cuit à la conserve », vante le président du Cifog.
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L'interprofession demande du foie gras plus tôt en GMS
Cette année, la filière espère de meilleures ventes que les précédentes. C'est à la semaine de Noël que tout se joue. « 35,9 % des volumes de la saison ont été vendus cette semaine de Noël 2023 », avait expliqué Marie Laborde, directrice adjointe du Cifog. Toutefois, d’après les résultats d’une enquête Cifog/CSA réalisée en décembre 2023 « Si le foie gras était disponible en rayon plus précocement, dès le début du mois de décembre, 74 % des acheteurs en grande distribution disent qu’ils franchiraient plus tôt le pas de l’achat », alerte Marie-Pierre Pié, directrice du Cifog. L'interprofession appelle la distribution à ne pas mettre en rayon le foie gras uniquement quelques jours avant les fêtes de fin d’année.
Belle remontée pour le magret de canard cette année 2024
Du côté du magret aussi, 2024 marque une reprise de la consommation. « De début janvier à fin juillet, sur sept mois 2024, les ménages ont augmenté leurs achats de magret tous magasins confondus, + 103 % en volume d’après les données de Kantar », annonce Marie Laborde avant d’ajouter « le magret a des perspectives d’achats spectaculaires en magasins pour retrouver le niveau de 2020 : + 44,7 % en valeur et + 62,4 % en volume ». A l’export, la balance commerciale est de nouveau positive à 3,6 millions d’euros au premier semestre 2024. Les importations ont reculé de 31 % par rapport au premier semestre 2023 tandis que les exportations ont augmenté de 3 % au même moment selon l’Itavi.
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La baisse du financement de l'Etat dans la vaccination conduit à des inquiétudes autour du prix
Cependant, la recrudescence de l’offre ne rime pas avec baisse des prix. Pour rappel, « L’État a réduit son financement de 85 à 70 % du coût de la vaccination sur les trois premiers mois », déplore Marie Laborde. La filière doit supporter « un reste à charge qui a doublé » sur les 32 centimes à débourser par canard, ce qui pourraient avoir des répercussions sur le prix final d’autant plus que le ministère de l’Agriculture va renouveler son financement à hauteur de 70 % jusqu’au 30 septembre 2025 ont appris nos confrères d’Agra Presse.
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