Point de vue du directeur général de Sodiaal
« Notre volonté est de monter en gamme et d'améliorer notre performance opérationnelle »
Les Marchés Hebdo : Votre plan stratégique 2025 est basé sur une montée en gamme. Passera-t-il par des acquisitions en fromages ? Sur le lait, pouvez-vous nous en dire plus sur le label de qualité que vous voulez créer ? Quant aux pôles ingrédients et nutrition infantile, envisagez-vous de nouvelles coentreprises ?
Jorge Boucas : Le plan ne s’applique pas que sur de la croissance externe. En fromages, nous comptons déjà 20 AOP en France, on peut mieux les développer. On travaille avec l’interprofession sur les cahiers des charges pour les rendre plus précis. Cela passe aussi par la présentation de nos fromages pour mieux répondre à la tendance de fond (en tranches, pour les moments festifs…) et sur le déploiement de différents réseaux de distribution. En Europe, nous disposons d’une laiterie en Allemagne dans la région d’Allgaü où l’on va développer nos produits fromagers. Le 3e axe de développement passera par des acquisitions. On regarde les dossiers en France et en Europe. Pour le lait, nous travaillons actuellement avec la GMS sur un label de qualité recouvrant différentes caractéristiques, dont le bien-être animal, le temps de pâturage, une rémunération plus équitable pour le producteur ou encore une alimentation sans OGM. L’objectif est de le finaliser au 1er semestre 2018. Nous visons des volumes significatifs. En parallèle, nous développons aussi le lait bio, dont on va bientôt devenir le 1er producteur avec 300 Ml/an.
Pour les pôles ingrédients et nutrition infantile, on n’exclut pas des partenariats, mais aussi des opérations capitalistiques sur les deux métiers pour pouvoir plus vite aller chercher de la valeur ajoutée et développer nos ventes.
LMH : Vous annoncez un plan de performance de 150 M€ sur 4 ans. Allez-vous réduire la voilure sur des sites en France ?
J. B. : À date, on n’a pas prévu de fermer des sites industriels. Notre plan porte surtout sur nos performances industrielles. En revanche, il y aura des ajustements de capacités sur des ateliers ici ou là.
LMH : Vous réfléchissez à une nouvelle formule du prix du lait, laquelle ?
J. B. : Ce plan comprend une nouvelle répartition du bénéfice de la coopérative validée l’an dernier (1/3 rétrocédé sous forme de ristourne, 1/3 rétrocédé sous forme de capital social libérable après 5 ans et 1/3 dans les réserves de la coopérative) et une nouvelle formule du prix du lait, reflétant la valorisation de nos différents marchés de produits finis suivant leurs volumes. Elle sera validée lors de l’AG en juin prochain.
Avec ce plan, notre volonté est de monter en gamme et d’améliorer notre performance opérationnelle.