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Viande bio
Quelle place pour le bien-être animal dans les filières viande bio ?

Conscientes des enjeux autour du bien-être animal, les filières des viandes biologiques s’interrogent sur sa prise en compte. La coopérative Sicaba est venue apporter son témoignage lors d’un webinaire organisé par le Cluster Bio Aura.

Le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes a organisé une réunion en ligne autour de la place du bien-être animal dans le bio, le 27 avril 2021. © RGMfotografie - Pixabay
Le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes a organisé une réunion en ligne autour de la place du bien-être animal dans le bio, le 27 avril 2021.
© RGMfotografie - Pixabay

Le bien-être animal est une question d’actualité reprise par les associations de protection animale, par le gouvernement, par les médias et les industriels. « La prise en compte du bien-être animal est une nécessité pour l’élevage sinon on va perdre une partie des consommateurs et des citoyens », indique Luc Mounier, responsable chaire bien-être animal de Vetagro Sup, lors d’une réunion organisée par le cluster bio Auvergne-Rhône-Alpes, le 27 avril dernier. En effet, la consommation de viande diminue depuis quelques années, d’une part, pour la cause animale et, d’autre part, pour préserver l’environnement des gaz à effet de serre (GES). Des sondages ont montré que 82 % des citoyens pensent que les animaux d’élevage devraient être mieux traités et sont prêts à payer plus cher des produits respectueux des animaux.

L’expérience de la coopérative Sicaba

Sicaba est une structure coopérative située en Auvergne-Rhône-Alpes depuis 1964. Elle appartient à 315 éleveurs engagés dans les signes de qualité. La moitié de ses éleveurs produit des viandes labellisées et 40 % produisent de la viande en agriculture biologique. Ils sont multi-espèces avec une production de viande de bœuf, de veau, d’agneau et de porc. Le bien-être animal est au cœur des exploitations Sicaba. Tout d’abord, l’élevage est en plein air avec 70 % de prairies naturelles et des haies préservées en plus des arbres afin de protéger les animaux des intempéries. « Nous ne sommes pas sur un élevage intensif. On a 1 UGB (unité gros bovin, NDLR) à l’hectare, ce qui donne de bonnes conditions d’élevage à nos exploitants », indique Luc Mary, directeur de Sicaba lors de la réunion. Ils adaptent leurs exploitations à l’hiver en introduisant entre autres des puits de lumière et des stabulations libres.

Une réglementation bio à préciser

Il faut que les animaux soient dans de bonnes conditions de propreté, de confort et de densité. « En élevage de porc bio, on ne coupe pas les dents ni la queue. Les animaux sont sur une densité faible qui permet de garantir ce bien-être, ils ont de la place, cela évite les mutilations », précise Luc Mary. Le bien-être animal passe aussi par l’alimentation, facteur préventif de la santé des animaux.

Le bio ne change pas énormément de la pratique sur nos autres signes de qualité

À Sicaba, des éleveurs apportent une alimentation riche avec des compléments en oligoéléments, cela permet une meilleure immunité du troupeau. Les éleveurs sont naisseurs-engraisseurs et 90 % d’entre eux livrent et déchargent eux-mêmes leurs animaux à l’abattoir. Le temps de trajet est d’une heure au maximum et les troupeaux ne sont pas mélangés, ce qui limite leur stress. En abattoir, des investissements ont permis une adaptation des couloirs à l’espèce. Les logettes sont individuelles avec un système antibruit, et la conduite au piège se fait dans le calme. « Le bio ne change pas énormément de la pratique sur nos autres signes de qualité, on a par contre moins d’obligations, comme la distance de l’élevage à l’abattoir […] Je pense que la filière bio doit mettre plus de détails dans ses réglementations », conclut Luc Mary.

Chloé Rault

Les engagements de Biocoop

Biocoop possède plusieurs principes d’action sur le bien-être animal comprenant les cinq libertés. Elle demande une garantie des outils utilisés dans les abattoirs et travaille sur l’assurance de la limitation de durée du transport des animaux. Autour de l’éthique de l’élevage, la société veut que les pratiques d’élimination des poussins mâles ne soient plus présentes chez leurs fournisseurs d’œufs. Elle accompagne des programmes de recherche autour de la castration du porc bio notamment et des éleveurs dans le réaménagement de leur exploitation. Biocoop référence une offre de produits avec un message fort en bien-être animal face aux autres produits bio. Le réseau a pris également la décision d’arrêter la distribution de foie gras.

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