Net rebond dans le sillage du pétrole
La semaine dernière aura permis un net rebond aux différents marchés des oléagineux. Deux explications : la hausse du pétrole bien sûr et le retard pris en Amérique du Sud dans les récoltes ou les expéditions.
Les pluies au Brésil retardent les récoltes en oléagineux et les grèves portuaires en Argentine perturbent les expéditions. Sur ce début de semaine, la tendance est plus hésitante. La situation au Moyen-Orient s’envenime et la hausse vertigineuse du pétrole fait craindre pour la bonne santé de l’économie mondiale.
Malgré les promesses de l’Arabie saoudite d’assurer la stabilité du marché pétrolier, les évènements politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord continuent à alimenter les inquiétudes et entretiennent la hausse des cours du pétrole. Suite à la vague de liquidations des positions des fonds de la fin du mois de février et après quelques hésitations, le cours de l’huile de soja à Chicago la semaine dernière a suivi le pétrole. Le début de cette semaine paraît plus hésitant, et la hausse vertigineuse de l’or noir inquiète les économistes qui craignent une rechute de l’économie mondiale. Cela pèse sur les tendances qui évoluent en dents de scie.
Les fonds semblent investir à nouveau dans le soja, avec comme élément déclencheur la baisse du dollar et le besoin de couvrir le risque d’inflation avec des contrats de matières premières libellés en dollar.
Le soja brésilien tarde à prendre le relais
Du côté des fondamentaux, la récolte en Amérique du Sud est effectivement prometteuse, mais elle tarde à être disponible. Au Brésil, les statistiques mensuelles d’exportation sont très décevantes. Les chargements de fèves pour le mois de février sont les plus faibles de ces huit dernières années (tout juste 225 000 t) malgré une récolte qui s’annonce record. Des précipitations importantes empêchent les producteurs d’avancer dans leurs travaux de récolte. Semé plus tardivement qu’une année habituelle en raison de pluies trop abondantes, le soja peine à être récolté et tarde à prendre le relais des États-Unis sur la scène internationale. Ainsi, certains bateaux sont contraints d’attendre deux à trois semaines pour être chargés et des opérateurs préfèrent se retourner vers les États-Unis pour couvrir leurs besoins.
Faiblesse des stock américains
Le soja manque déjà aux États-Unis, les stocks sont attendus très faibles en fin de campagne et toute demande additionnelle contribue à maintenir les cours élevés. En symétrie à la faiblesse des chiffres du Brésil, les exportations des États-Unis ont été particulièrement vigoureuses en février (5,1 millions de tonnes) et les chiffres des ventes de cette semaine sont très corrects. Dans ce contexte, les producteurs qui détiennent encore de la marchandise ne se précipitent pas pour la vendre et contribuent également à alimenter la hausse.
En Argentine, il est à nouveau question de grève dans le port de Rosario. À deux ou trois semaines du démarrage de la récolte, cette répétition de mouvements sociaux inquiète quelque peu.