Moutonniers satisfaits, céréaliers défaits
Le monde agricole « est d'accord sur le fait que les lignes bougent», a réagi le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer, en trouvant dans ces annonces « des choses allant dans le bon sens ». « Certaines attentes ont été satisfaites, mais des craintes n'ont pas été levées », a-t-il ajouté. Pour lui, « une clause de rendez-vous à l'automne 2010 » est indispensable. Les céréaliers sont très critiques sur le dispositif annoncé. D'après le président d'Orama Philippe Pinta, qui a parlé de « catastrophe », ces « positions très brutales » du ministre « menacent l'avenir » et « ne préparent pas du tout 2013 ». Pierre Chevalier, président de la FNB s'est dit très déçu. Sur les 980 millions de soutiens à l'herbe, la fédération bovine estime qu'il n'y a en réalité que 640 millions nouveaux. 120 millions viennent du découplage à 12,5 % de la PMTVA et 220 millions de la prime herbagère déjà existante. La FNO a évoqué « un tournant historique pour la production ovine, trop longtemps oubliée dans les négociations de la PAC ». Les moutonniers s'engagent à « profiter du nouvel élan qui s'amorce pour pousser cette production vers une réelle compétitivité économique, en amenant, notamment, l'ensemble des éleveurs vers la reconquête de la technique et de la performance et assurer le développement et la pérennité de la filière », selon un communiqué. La Confédération paysanne a réagi de façon mitigée, en dénonçant entre autres l'insuffisante remise en cause des références historiques et le manque de soutien aux régions intermédiaires. La Coordination rurale a estimé « qu'il n'y a plus de vision précise d'une politique organisatrice et régulatrice des productions et des marchés.»