Étude de cas
Logivia : une réussite sociale et économique
Dans les secteurs très contraignants de l’agriculture et de l’élevage, un transporteur professionnel se révèle économique le tout en restant mieux-disant. Témoignage de son directeur général.
Contrairement à nombre de transporteurs, l’entreprise Logivia, qui travaille pour les métiers du grain et l’élevage, n’est jamais en manque de conducteurs compétents. « Nous les formons à nos métiers très spécifiques, nous les intéressons à l’environnement agricole, nous les payons correctement. Nos conducteurs sont fidèles », se félicite Sylvain Baudry, directeur général de Logivia.
Logivia a été fondé en 2016 par trois entreprises coopératives agricoles de Bourgogne et de Franche-Comté : Soréal, Dijon Céréales et Bourgogne du Sud. Sa conception remonte en fait à 2008 quand le fabricant d’aliments Soréal a décidé de professionnaliser son transport en fondant son pôle transports et en formant une cinquantaine de conducteurs. Il faut savoir que la livraison des aliments est plus onéreuse que la fabrication elle-même. Le transporteur livre à des élevages épars en respectant toutes les consignes de sécurité sanitaire, de traçabilité et de sécurité des chauffeurs.
Trois secteurs : l’élevage, les métiers du grain et la meunerie
La filiale Logivia s’est fondée sur une valeur : le mieux-disant. Une valeur défendue par Sylvain Baudry qui est aussi utilisateur puisqu’il est également directeur industriel des deux usines de Soréal. Le parti pris a été de travailler en partenariat avec les autres transporteurs. Logivia compte en effet une quarantaine de transporteurs partenaires que l’entreprise a élevés à ses critères.
Aujourd’hui, le directeur général de Logivia estime avoir réussi son pari. Le coût de livraison des aliments a diminué malgré l’augmentation du prix du carburant, et l’entreprise supporte peu de coûts indirects. Logivia va boucler en juin un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros, réalisé entre ses différents métiers. C’est un transporteur pour trois secteurs (l’élevage, les métiers du grain et la meunerie), un commissionnaire (organisateur complet de transport agréé par l’administration), un affréteur et metteur en marché de flux.
La part de chiffre d’affaires procurée par les clients historiques que sont les trois entités fondatrices n’est plus que de 70 %.
Un TMS pour optimiser la chaîne logistique
La chaîne logistique est optimisée par un système de gestion des transports (transport management system, TMS) et pilotée en liaison avec les chauffeurs, chaque véhicule étant équipé d’un système de gestion de flotte embarqué (Eliot). « Ils gèrent leurs heures et nous pouvons leur éviter des kilomètres inutiles, ou recharger leurs camions si possible », commente Sylvain Baudry. Le dirigeant précise qu’un équipement empêche le camion de démarrer en cas de consommation d’alcool. Quand il s’agit d’investir dans un camion, le chauffeur et le client sont associés au choix qui est collégial, selon le principe de l’entreprise.
Pour les professionnels de la nutrition animale, Logivia se distingue par sa certification Qualimat version 6 pour le transport en benne et – ce qui est moins courant – la livraison en citerne compartimentée d’aliments du bétail. « Nous avons pu mettre en place un système de tutorat des nouveaux chauffeurs grâce à notre faible turnover », souligne Sylvain Baudry.