L’industrie réduit sa demande
La campagne 2010 de légumes industriels s’oriente vers la plus petite récolte depuis 10 ans. Après avoir reconstitué leurs stocks, les industriels réagissent à une baisse de consommation des ménages sur les légumes surgelés.
L’Unilet, interprofession des légumes industriels – appertisation et surgélation – s’est réunie en assemblée générale le 8 juin, sous la présidence de Gildas Conanec qui, à cette occasion, a passé la main à Jean-Bernard Bonduelle. Lors de cette journée, une estimation a été faite pour la campagne 2010 qui sera caractérisée par une baisse « historique » des surfaces consacrées aux légumes industriels, passées sous la barre des 60 000 hectares (contre 74 400 ha un an plus tôt). Il devrait en résulter une récolte de l’ordre de 800 000 t, la plus basse de ces dix dernières années.
L’évolution des surfaces cultivées en légumes industriels est fonction des plans d’approvisionnement des industriels qui contractualisent avec les producteurs de légumes, avant les semis, selon leurs estimations de besoins. Ainsi, en 2008, la nécessaire reconstitution des stocks des industriels avait entraîné une forte progression des surfaces.
Une baisse passagère de consommation
En 2009, le retard ayant été rattrapé, les cultures amorçaient un recul de - 8 %, mais les excellents rendements compensaient largement le recul des superficies. La poursuite de la réduction des surfaces s’explique non seulement par la reconstitution des stocks, mais aussi par un ralentissement de la consommation des ménages qui a surtout affecté les légumes surgelés (- 3 %), les achats de la restauration ayant légèrement progressé : + 1 %. L’évolution de la consommation entre 2008 et 2009 est somme toute peu sensible et conjoncturelle (crise économique). D’ailleurs, ce ralentissement des achats des ménages s’estompe depuis la fin de l’année dernière et si la tendance se confirme, la filière s’attend à une récupération des légères pertes de 2009. Une observation de la consommation sur les cinq dernières années fait apparaître une consolidation des surgelés (485 000 t en 2005, 516 300 en 2009) et un tassement des conserves (828 300 t en 2005, 790 500 t en 2009).
L’équilibre cette année ?
On ne dispose pas encore des chiffres de la production de conserves de légumes en 2009 ; elles atteignaient en 2008 un million de tonnes et devraient se retrouver à ce même niveau en 2009 ; mais les légumes surgelés auraient régressé de 10 % par rapport aux 520 000 t produites en 2008. Les perspectives restent néanmoins bonnes. Le 8 juin, Frédéric Soudon, président de la Fiac (industriels) a ainsi commenté : « En 2010, nous avons réduit fortement notre demande industrielle et donc les mises en culture, car les stocks fin 2009 étaient anormalement élevés. Cela permettra à la filière de revenir à un niveau de stock sain à l’automne prochain ». L’Unilet regroupe 21 organisations de producteurs, 31 sites de transformation dont 14 dédiés uniquement à la conserve, 12 qui ne pratiquent que la surgélation et 5 en bitechnologie.