Les PME restent un moteur de croissance

La Feef insiste sur le rôle des marques de PME pour générer de la croissance et croit aux accords contractuels avec la distribution pour sortir de la guerre des prix. Serge Papin, patron de Système U, a été invité à en témoigner lors d’une conférence de presse organisée par la Fédération.
Le message de la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (Feef) est clair. En ce début des négociations commerciales, elle appelle les distributeurs à miser sur les marques de PME pour retrouver de la valorisation. Selon Nielsen, les PME génèrent deux tiers de la croissance des produits de grande consommation dans les rayons de la grande distribution. 66 % de la croissance en valeur de la grande distribution sont réalisés par les TPE, PME, ETI qui ont un chiffre d’affaires inférieur à 250 millions d’euros, selon l’étude de Nielsen " les marques PME sont un pari gagnant de la grande distribution ", contre 54 % en volume. À l’inverse, les grands groupes seraient destructeurs de valeur puisqu’ils participeraient à hauteur de 34 % à la croissance valeur du marché, contre 42 % en volume. " C’est évidemment la promotion qui est responsable de cela. Au-delà d’un certain pourcentage en promotion, on peut parler de destruction de valeur ", a indiqué Dominique Amirault, président de la Feef. Mais " la destruction de valeur n’est pas inéluctable. On peut tirer la croissance vers le haut ", selon lui. La promotion au sens large a contribué à un quart de la croissance du marché, selon Nielsen. Même si les marques de PME sont encore sous-promotionnées par rapport aux grandes marques, elles semblent activer davantage les nouveaux instruments promotionnels qu’auparavant, observe Nielsen. La société d’études note également que dans 74 % des catégories de produit, ajouter une référence d’une PME fait progresser le chiffre d’affaires de la catégorie. L’enrichissement de l’offre serait ainsi créateur de valeur.
Des négociations pluriannuelles
La Feef a trouvé dans les partenariats signés avec un certain nombre de distributeurs, une solution possible à des relations commerciales constructives. " Ces accords ont été signés fin 2015-début 2016. Et seront mis en application pour cette année 2016-2017 ", a précisé Dominique Amirault. Serge Papin, patron de Système U, est venu témoigner dans ce sens le 4 octobre dernier, à l’occasion d’une conférence de presse organisée par la Feef. " J’engage la Feef à évoluer encore plus dans sa charte parce que la grande distribution est ouverte à une forme de bienveillance pour les PME, car elles y ont intérêt. Les PME doivent profiter de cela. Allez-y ! La distribution est ouverte. N’allez pas dans le rapport de force ", a martelé Serge Papin, en rappelant que les PME pesaient plus dans les marges des distributeurs que dans leur chiffre d’affaires. " La marge brute d’un magasin est aux alentours de 22 à 25 %. Si les grandes marques sont vendues à moins de 10 %, c’est bien qu’elles sont subventionnées, et il faut bien des choses à côté qui pèsent 40 % de marge ", a-t-il ajouté. Par ailleurs, Dominique Amirault prône une sortie des négociations annuelles. " La relation commerciale ne se limite pas à la période légale de négociations, et ce n’est pas que du prix ", a-t-il insisté, trouvant en Serge Papin un soutien. " Regardons ensemble pour sortir des négociations annuelles et suivons cette charte. Nous avons pris des engagements envers les PME ", a-t-il déclaré.