Les instituts de la qualité veulent être mieux entendus
C’est en Midi-Pyrénées et plus précisément à Rocamadour, la célèbre cité mariale située au cœur des Causses du Lot, que s’est tenu le 2 e séminaire des Irqua (instituts régionaux de la qualité agroalimentaire), du 1 er au 3 octobre 2008. Initiée par l’ Irqua Normandie en 2007, cette rencontre annuelle permet aux régions participantes de confronter leurs expériences et savoir-faire. L’édition 2008, organisée par l’Irqua de Midi-Pyrénées (Irqualim), regroupait les deux autres Irqua en activité (Irqua Normandie et Irqua Poitou-Charentes) ainsi que le groupement qualité Nord-Pas-de-Calais et l’association Alsace Qualité.
Mais si ces « Irqua » ont tous pour objectif commun la qualité des produits agroalimentaires, l’Irqualim, créé en 1992, ne travaille que sur les produits sous signes de qualité officiels (AOP, AOC, IGP, Label Rouge et Bio) et avec la CCP qui n’est plus un signe officiel. Les autres valorisent certes les Siqo, mais promotionnent également des marques ou signatures qu’ils ont créées : « Gourmandie » pour Irqua Normandie qui regroupe des entreprises sous Siqo et sans Siqo, « Signé Poitou-Charentes » pour l’Irqua Poitou-Charentes, « L’Art et la Manière » pour les produits du développement durable chez Alsace Qualité et « Saveurs en’Or » chez Qualité Nord-Pas-de-Calais. Tous ont en commun l’accompagnement des démarches qualité, l’aide au montage des dossiers et la communication. Ils ont tous contracté des partenariats plus ou moins élaborés avec les Chambres d’agriculture et les conseils régionaux.
Plus de coordination
Lors de leur séminaire, les Irqua ont montré qu’ils entendaient bien être des interlocuteurs à part entière dans la politique de qualité à un moment crucial, celui de la consultation sur le livre vert. Ils demandent notamment que l’on ne fasse pas de différence entre les grosses indications géographiques (IG) et les petites IG et qu’elles aient toutes les mêmes droits eu égard à la protection. Ils estiment « que le potentiel économique des démarches doit s’effacer au profit de la teneur rigoureuse du cahier des charges ». Ils demandent également que la mesure 132 du Feader La mesure 132 du Fonds européen agricole pour le développement rural précise la liste des régimes de qualité reconnus qui ouvre la possibilité d’une aide aux exploitants qui adhèrent à ces régimes de qualité., actuellement réservée aux seuls exploitants agricoles soit ouverte aux organismes de défense et de gestion (ODG) afin de pallier les surcoûts engagés dans les démarches qualité.
Les Irqua souhaiteraient également avoir plus d’informations sur les propositions faites par l’Association « Qualité et Origine », dont le siège se situe à l’APCA, de regrouper les filières sous Siqo. D’un commun accord, les Irqua « s’accordent sur la nécessité de disposer d’un lieu de discussions et d’échanges au plan national sur les problématiques de soutien et de développement des Siqo. Sur ce dernier point, il est regrettable que le projet actuel de statuts ne prenne en considération que les IGP et les Label Rouge. Chacune des structures présentes estime qu’il est nécessaire de prendre en compte le dispositif des Siqo dans son intégralité. Ainsi, les AOP/AOC et l’Agriculture Biologique devraient intégrer le champ de réflexion de Qualité et Origine ».
Si les cinq Irqua ne mettent pas en cause la valeur de l’opération « Le mois de la qualité » organisée conjointement avec la FCD, le ministère et l’Inao, ils regrettent de ne pas avoir été contactés directement en amont. Ils mettent en avant leur rôle « de structures communicantes importantes pour les Siqo et bénéficient de contacts souvent fructueux avec les enseignes régionales de la distribution », comme on l’a vu récemment avec la marque « Gourmandie » en Normandie (LM du 8 octobre). Si cette opération devait se pérenniser en 2009, ils souhaitent être informés tôt afin d’organiser cette opération en région et bénéficier d’un nombre maximum de magasins. Le prochain séminaire des Irqua aura lieu en 2009 en Alsace.