Les grossistes ne veulent pas être exclus des centres-villes
Par l’intermédiaire de la CGI, les grossistes proposent des solutions aux problèmes de logistique urbaine, au moment où la pression réglementaire contre la pollution se fait de plus en plus pressante dans les grandes villes.
Alors qu’Anne Hidalgo a, dans la présentation de ses vœux 2017, placé la pollution comme première urgence sur laquelle elle veut continuer à agir pour Paris – notamment en diminuant la circulation–, la Confédération du commerce de gros et international (CGI) prend la parole en publiant l’étude « Le grossiste, acteur majeur de la distribution urbaine ». Réalisée en partenariat avec le Cret-Log (Centre de recherche sur le transport et la logistique de l’université Aix-Marseille II) et sur la base des témoignages de près de 350 entreprises du commerce de gros, cette étude propose un état des lieux exhaustif de l’activité logistique urbaine en France. Elle présente aussi des solutions pour répondre aux enjeux en matière de circulation et de pollution dans les villes, tout en conciliant les enjeux économiques des grossistes.
Dans le périmètre représenté par la CGI, le secteur des biens de consommations alimentaires représente 180 000 emplois et 172 milliards d’euros de chiffre d’affaires, rappelle l’étude. Sur les grossistes de l’alimentaire interrogés*, 75 % ont répondu réaliser plus de 10 % de leurs livraisons en centre-ville. Et pour 25 % d’entre eux, c’est même 80 % de leur activité qui est concernée. La typologie de leurs clients étant très variée, tous disent avoir une diversité de contraintes à prendre en compte ; les plages horaires où le client est présent étant la première d’entre elles.
89 % des grossistes organisent des livraisons en tournée, avec en moyenne une vingtaine de points de livraison, rapporte encore l’étude. Pour le secteur agroalimentaire le taux de remplissage des camions est important, avec près de 75 % des véhicules chargés à plus de 60 %. Un parc de véhicules plutôt récent, puisque 69 % d’entre eux ont moins de cinq ans.
Points d’accueils véhicules
La CGI met en garde dans son étude contre la tentation pour les entités urbaines d’interdire l’accès des centres-villes aux « gros » véhicules en privilégiant les « petits ». Ce qui « risque de démultiplier les points de congestion ». Mieux vaudrait, propose-t-elle, agir sur la gestion de la voirie urbaine avec une réglementation des heures où l’on peut desservir la ville et les conditions d’arrêt des véhicules de livraison et enlèvement des marchandises.
Pour réduire les nuisances liées aux livraisons, la CGI propose de créer dans les centres urbains des points d’accueil véhicules, garantis libres d’accès pendant leurs périodes de fonctionnement, d’où les livreurs pourraient effectuer le parcours terminal de livraison à pied quand les produits le permettent ou utiliser des tricycles ou véhicules particuliers peu encombrants mis à disposition. Autre solution : mettre en place des points relais où les clients viendraient chercher leur marchandise.
* Via un questionnaire administré par Internet en juin/juillet 2016
Le bon modèle de la tournée de livraisons
Si l’on en croit l’étude de la CGI et du Cret-Log rien de mieux contre les nuances de pollution et du bruit qu’une tournée de livraison pour ravitailler des commerçants en centre-ville. Selon leurs calculs, vingt véhicules légers pour livrer la même quantité de marchandise qu’un poids lourd de 12 tonnes engendreraient quatre fois plus d’émissions de CO2, vingt fois plus d’émissions de particules dues aux pneus et au système de freinage et deux fois plus de bruit. Et une tournée réalisée par un chauffeur-livreur, ayant une connaissance experte de ses clients, de leurs exigences et de leur environnement géographique, permet un contrôle de la marchandise plus rapide, une adaptation aux imprévus et donc une diminution du temps d’occupation de la voirie et des aires de livraison.