Les exports bondissent en volume, pas en valeur
> Les fabrications de beurre ont progressé de 2,6 % sur les neuf premiers mois de l'année 2015.
En 2015, l'Europe s'est montrée plus présente et plus agressive sur le marché mondial des produits laitiers. La baisse de l'euro par rapport au dollar a permis à l'Union européenne de gagner en compétitivité. Depuis la reprise de la collecte au printemps, la production européenne est tonique. Le surplus a été pour une part transformé en crème, dont la demande restait porteuse au sein de l'Union européenne, mais surtout en produits laitiers industriels destinés pour partie à l'exportation. Les fabrications européennes de poudre de lait écrémé ont ainsi bondi de 7 % (+72,2 milliers de tonnes) sur les neuf premiers mois de l'année, selon FranceAgriMer. Les exportations ont suivi puisque la Commission européenne indique qu'elles ont progressé de 8 % en cumul sur dix mois.
Si le marché algérien a été plus difficile d'accès à cause de la concurrence néo-zélandaise, l'Europe s'est tournée davantage vers l'Égypte. Pour autant, la progression des ventes en volume dans un contexte de prix bas s'est soldée par un repli des ventes en valeur. Dans le cas de la France, alors que les tonnages de poudre de lait exportés ont progressé de 17,9 % sur la période janvier-septembre, les ventes en valeur ont reculé de 23,2 %, selon France À 1 670 euros la tonne en fin d'année, la cotation Atla de la poudre de lait se situait 25 % sous son niveau de fin 2014. Les opérateurs n'attendent pas d'embellie tarifaire au premier trimestre 2016. La demande mondiale stagne faute de dynamisme économique, et l'eldorado chinois pourrait n'être qu'un lointain souvenir. Les pays producteurs de pétrole subissent aussi la chute des cours de l'or noir et limitent leurs achats faute de devises, comme au Nigéria. Les stocks européens et néo-zélandais atteignent des niveaux élevés. En Chine aussi, les intervenants suspectent des stocks importants depuis plus d'un an.
Le beurre, mieux demandéLes fabrications de beurre ont progressé de 2,6 % (+39,5 milliers de tonnes), sur les neuf premiers mois de l'année. Pour autant, la progression des stocks a été plus limitée. La consommation intérieure reste bien orientée, les citoyens européens se détournant des produits allégés et des margarines au profit du beurre. C'est ainsi le cas en France où FranceAgriMer-Kantar Worldpanel a noté une progression des achats des ménages de beurre de 0,5 % sur les onze premiers mois de l'année, tandis que ceux de margarine se repliaient de 3,7 % et ceux de matières grasses allégées de 4,1 %. Dans les semaines à venir, la demande sera néanmoins plus calme après les fêtes de fin d'année.
“ Les exportations de poudre de lait ont progressé de 8 % en cumul sur dix mois
” Les exportations européennes ont aussi été dynamiques (+8 % en dix mois). L'Union européenne a su tirer parti de la demande galopante des États-Unis, où la croissance économique amplifie les besoins et où le beurre fait un véritable retour en grâce. Mais alors que le tonnage des exportations françaises a augmenté de 21,3 % en neuf mois, leur valeur a stagné (-0,8 %) du fait des prix bas. La pression tarifaire devrait s'accentuer dans les mois qui viennent avec la reprise de la collecte.