Energie - Inflation : les coopératives agricoles posent leurs conditions de continuité
Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, a fait part à la presse des solutions proposées par son mouvement pour maintenir l’activité agricole et industrielle des coopératives.
Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, a fait part à la presse des solutions proposées par son mouvement pour maintenir l’activité agricole et industrielle des coopératives.
La campagne 2021-2022 a mis à mal l’investissement dans les coopératives agricoles et leurs outils de transformation. « En 2023 c’est carrément la continuité de notre activité qui est en cause », a introduit Dominique Chargé, président de la Coopération agricole, en conférence de rentrée ce 21 septembre. Le « mur » des coûts des énergies, par nature « infranchissable » selon son expression, s’élève devant l’inflation générale des coûts, la très faible récolte de légumes de plein champ ou encore la décapitalisation bovine, a-t-il exposé. Pour la Coopération agricole, la priorité est de « stabiliser les produits agricoles » afin qu’ils ne se dégradent pas, d’où l’impératif absolu de garantir la continuité des activités de transformation par l’accès aux énergies nécessaires. Il s’agit aussi de sauver les entreprises.
Elargissement des aides énergétiques
L’envolée des prix du gaz et de l’électricité a été le premier sujet abordé par Dominique Chargé. Il veut que les pouvoirs publics français fassent en sorte que l’éligibilité à la prise en charge partielle des factures soit très élargie (ce qui relève de l’Union européenne). « Je ne comprends pas la notion d’Ebitda négatif (un des critères d’éligibilité, NDLR), parce qu’alors l’entreprise est morte », a-t-il glissé. Il propose plus opérationnellement que la facture énergétique soit allégée, en amont et en aval : en amont par un système de bouclier tarifaire, en aval par l’indexation sur les prix de ventes aux distributeurs de produits alimentaires.
Des relations commerciales inadaptées
Les relations commerciales, telles qu’aujourd’hui, sont inadaptées à la récurrence des crises, sanitaires, climatiques ou géopolitiques, a estimé Dominique Chargé, qui exige une plus grande réactivité des rediscussions tarifaires, des délais d’exécution beaucoup moins longs des revalorisations, une prise en compte quasi-mécanique des coûts industriels à l’instar des coûts des matières agricoles, l’arrêt des pénalités logistiques – une disposition, a-t-il rappelé, de la loi Egalim 2 en situation exceptionnelle – mais surtout, a-t-il martelé, « un changement de comportement et de méthodes, et la responsabilité des acteurs ».
Pour garantir la souveraineté alimentaire, Dominique Chargé fait savoir qu’il a partagé avec le Président de la République l’idée d’un Pacte de souveraineté alimentaire « durable et orientée » avec les pouvoirs publics et les consommateurs, lequel s’appuierait sur 4 principes : l’orientation, l’organisation, la planification (adéquation des besoins et ressources) et la rémunération.