Céréales
Les craintes pour la récolte européenne dopent les prix
Après la zone mer Noire, ce sont les productions céréalières de l’Union européenne qui suscitent de l’inquiétude et font grimper les cours du blé tendre et de l’orge fourragère sur les marchés à terme.
Après la zone mer Noire, ce sont les productions céréalières de l’Union européenne qui suscitent de l’inquiétude et font grimper les cours du blé tendre et de l’orge fourragère sur les marchés à terme.
Période du 26 juin au 3 juillet. Les craintes concernant la récolte céréalière européenne, notamment pour les céréales à paille, ont permis aux cours du blé tendre et de l’orge fourragère de se redresser. Les cours du maïs sont plus stables. La crise politique liée aux négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis est ainsi passée au second plan de ce côté de l’Atlantique. Les opérateurs sont actuellement penchés sur le déroulement des récoltes en Europe et les conditions climatiques. Dans l’Hexagone, les premiers échos ne sont pas particulièrement positifs avec des poids spécifiques parfois très faibles, entamant logiquement le potentiel de rendement. Mais les travaux de récolte étant toujours en cours (en orge, la moisson était réalisée à 23 % le 25 juin, contre 35 % l’an dernier à même époque), il est encore trop tôt pour émettre un avis définitif sur la qualité globale des orges françaises 2018. En blé tendre aussi, des craintes se font sentir. Elles ont en plus été alimentées par l’estimation de production de blé tendre hexagonale annoncée par Stratégie Grains à 32,3 millions de tonnes (Mt), un chiffre bien plus bas que les prévisions réalisées jusqu’alors. Côté champs, au 25 juin, selon le rapport Céré’Obs de FranceAgriMer, les conditions de culture bonnes à très bonnes du blé tendre et de l’orge ont reculé d’un point respectivement à 74 % (contre 65 % en 2017) et 72 % (contre 61 % l’an passé). En maïs, les conditions de culture bonnes à très bonnes ont progressé de deux points à 74 % (82 % en 2017).
Sur le marché physique français, des échanges sur les places portuaires sont rapportés en orge et en blé tendre, pour faire de la place dans les silos et pour répondre à la demande mondiale. L’industrie française est quant à elle plus en retrait, dans l’attente d’y voir un peu plus clair sur les quantités et la qualité de la production nationale 2018.
Récoltes mondiales et européennes revues à la baisse
À l’échelle mondiale, le Conseil international des céréales a corrigé à la baisse, dans son rapport mensuel, la production mondiale de blé à 737 Mt, la consommation à 743 Mt et le stock de report à 256 Mt. En maïs, la récolte mondiale est également revue en retrait à 1 052 Mt, les besoins en recul à 1 096 Mt, et les réserves à 253 Mt, également en baisse. Au niveau de l’Union européenne, la Commission a fait part de ses estimations avec une récolte de blé 2018-2019 corrigée à la baisse à 137,6 Mt et un stock de fin de campagne à 13,4 Mt, et une production de maïs inchangée à 63,9 Mt et des réserves en légère hausse à 22,3 Mt.