Les cours restent soutenus
Malgré une offre abondante, et la mollesse du prix de l’énergie, les cours du complexe oléagineux restent orientés à la hausse. L’ambiance haussière sur le marché du blé tire les matières agricoles dans son sillage.
Les conditions climatiques du mois d’août aux États-Unis se sont avérées propices au bon développement du soja, à part dans les régions du Delta et du Sud-Est où le temps chaud et sec fait craindre des baisses de rendement. Alors que les premiers champs sont récoltés, les analystes diminuent quelque peu leurs prévisions de rendement. La production américaine n’atteindra probablement pas le niveau escompté fin juillet. Néanmoins, la récolte est attendue équivalente ou légèrement supérieure au record de l’an dernier (91,4 millions de tonnes), ce qui devrait permettre au pays de reconstituer ses stocks. Malgré une offre abondante, et la mollesse du prix de l’énergie, les cours du complexe oléagineux restent bien orientés. L’ambiance haussière sur le marché du blé tire les matières agricoles dans son sillage. Et surtout, l’excellente demande adressée au soja reste le moteur essentiel de la bonne tenue des prix. La baisse de la production de colza et de tournesol à l’échelle mondiale devrait par ailleurs générer une demande supplémentaire en soja. Eu égard à cette demande toujours plus gourmande, le moindre souci concernant la production anime le marché. Alors que la récolte n’est pas encore engrangée, aux États-Unis, les regards se tournent également vers les perspectives de semis et le climat en Amérique du Sud.
Pour le tournesol, en Argentine, le phénomène climatique El Niña, caractérisé par un climat sec et froid, s’est installé en août. Les pluies ont été irrégulières et insuffisantes. Le manque d’humidité des sols retarde les semis et fait craindre un mauvais démarrage des cultures, notamment si El Niña se prolonge. Les fortes chaleurs qui ont émaillé l’été en Russie comme en Ukraine font craindre une baisse des disponibilités dans ces deux pays. En Europe, en France, en Espagne et en Bulgarie notamment, la production pourrait aussi être légèrement inférieure aux attentes, selon Oil World.
Coup de frein sur la trituration
Toujours selon Oil World, la production européenne de colza devrait s’établir juste en dessous de 20 Mt, soit 1,7 Mt de moins qu’en 2009. Cette baisse de production, surtout localisée en Allemagne et en France, devrait mettre un terme à la dynamique de croissance de la trituration européenne. Après trois années consécutives de hausse à deux chiffres pour répondre aux obligations d’incorporation des biocarburants, les quantités de graines de colza triturées en Europe sont attendues en diminution de 5 % (21,7 Mt). Les industriels européens auront bien du mal à trouver beaucoup plus de graines à importer que sur la campagne passée. Les importations en provenance d’Australie peuvent combler la baisse de l’origine ukrainienne, mais il n’existe guère de disponibilités supplémentaires pour pallier la baisse de production européenne. Cette situation devrait conduire les industriels à importer des graines de soja et des volumes plus importants d’huile.