Les chartes pour céréales traduites en une norme Afnor
> Le cahier des charges de la norme NF V 30-001 « céréales à paille et maïs » est désormais public.
Garantir les bonnes pratiques de culture et de stockage à la ferme des céréales, c'est ce que signifiera l'an prochain la norme NF V 30-001 « céréales à paille et maïs » qui vient d'être publiée. Depuis la fin des années 1990, cette garantie est donnée par l'engagement des opérateurs dans des chartes et par l'encadrement de leurs pratiques. Ces chartes sont élaborées par deux instituts techniques (Arvalis et Irtac*). Ces opérateurs, que sont les agriculteurs et les organismes collectant leurs céréales, sont audités. Ainsi ces chartes sont les socles de certifications et de labels. Il en sera de même pour la norme NF, à la différence près pour le metteur en marché que la norme française fait davantage référence que les chartes auprès des consommateurs français et des clients étrangers. « Il est vrai que ces chartes ne sont aujourd'hui pas valorisées comme elles le mériteraient auprès des consommateurs. Beaucoup de marques, que ce soit des PME ou des marques internationales, exigent une qualité irréprochable, en comptant sur ce cahier des charges pour l'obtenir. Sans pour autant en faire un argument marketing », reconnaît Jean-Pierre Flogny, président de la coopérative Scara dans l'Aube, qui a été un organisme de production et de collecte pionnier en la matière. Le groupe Soufflet a structuré sa démarche de certification « farine Fleuriane » de la marque Baguépi autour de la charte blé tendre. « Nous voyons l'arrivée de la norme d'un œil positif », commente Claire Grasset, responsable des filières blé chez le groupe meunier. Le cahier des charges « étant désormais public, poursuit-elle, il y aura certainement plus de visibilité et la démarche sera peut-être plus connue de la filière et du grand public ». Les démarches marketing s'appuyant sur la marque déposée « charte de production agricole française » pourront continuer à apposer celle-ci sur les produits.
Commission de normalisationPlusieurs industriels et organismes représentatifs de la première et seconde transformation de céréales faisaient partie de la commission de normalisation. Sur le site Internet de l'Afnor, on relève ainsi : East Balt (boulangerie fournissant McDonald's), L'Alliance 7 (fédération des produits d'épicerie et de la nutrition spécialisée), les groupes Limagrain et Vivescia, Malteries Soufflet, Malteurop France et l'Usipa (filière amidon). « La norme doit devenir une référence utile, utilisable, utilisée, c'est important », a déclaré au Salon de l'agriculture Bruno Barriar-Guillot, responsable scientifique et technique de l'interprofession Intercéréales, en invitant chaque maillon à la promouvoir.
*Arvalis est l'Institut du végétal. L'Irtac, devenu Hypérion, se recentre sur le plan de surveillance sanitaire des céréales.
Près d'un quart du blé meunier est produit en France sous la charte qui devient norme Afnor, selon le chef du département R&D d'Arvalis-Institut du végétal. En comptant l'ensemble des céréales concernées, les chartes concernent 9 000 agriculteurs encadrés par 45 organismes stockeurs de toutes tailles. L'assouplissement administratif apporté par la norme Afnor laisse présager de nouveaux engagements. Le suivi documentaire des agriculteurs sera sensiblement allégé, un rapport de confiance étant établi avec leur organisme collecteur. « La norme sera plus simple à mettre en œuvre, elle sera sans doute plus accessible aux agriculteurs », estime Claire Grasset, responsable des filières blé chez Soufflet. Sous la norme Afnor, les obligations réglementaires ne sont plus mentionnées (pour autant, des points techniques peuvent aller au-delà). Et les organismes stockeurs pourront agir sans appui administratif d'Arvalis.