Les cantines peinent à relever le défi du bio
La volonté politique reste l’un des principaux moteurs de l’introduction de produits biologiques dans les établissements de restauration collective. La montée en puissance d’Europe Écologie lors des dernières élections régionales pourrait favoriser la pression en faveur des produits bio, afin de tenter de se rapprocher de l’objectif, « irréaliste » selon certains acteurs, du Grenelle de l’environnement. L’agriculture biologique peut devenir un outil d’aménagement du territoire, et la restauration collective un levier de croissance. En dépit des difficultés budgétaires, conseils généraux ou régionaux s’engagent à supporter, dans la plupart des cas, le surcoût engendré par l’introduction de produits bio dans les menus. Ils soutiennent aussi financièrement la mise en place de structures regroupant producteurs et transformateurs. Une situation jugée d’ailleurs anticoncurrentielle par les distributeurs privés. En regroupant l’offre, ces structures veulent faciliter l’approvisionnement départemental ou régional, et en cela soutenir les conversions. Encore faudrait-il que le code des marchés publics, maintes fois changé, le leur permette. Si le ministre de l’Agriculture Bruno Le Maire a récemment évoqué, lors de son discours au congrès de la FNSEA, la possibilité de modifier le code des marchés publics en faveur d’un approvisionnement local, pour l’instant les entreprises ont parfois recours à des subterfuges, tels que le critère environnemental ou social.