« Les bonnes intentions ne suffisent pas à normaliser les comportements »
Les Marchés Hebdo : Pourquoi avez-vous autant de doutes quant à l’efficacité de la charte d’engagements signée le 14 novembre ?
Pascal Viné : Nous sommes convaincus que pour avancer dans l’évolution des relations commerciales deux leviers sont nécessaires : le comportemental et le législatif. La charte ne joue que sur le premier levier. Attention à ne pas croire que les bonnes intentions suffisent à normaliser les comportements. D’où la nécessité d’activer le deuxième levier réglementaire qui serait un point d’appui pour suivre les engagements des uns et des autres sur le SRP, la limitation des promotions, la clause de renégociation. Déjà présente dans la loi, elle n’est pas appliquée. On le voit avec le beurre par exemple. Il faut la rendre obligatoire avec une date butoir de 1 à 2 mois. Nous sommes conscients que la dynamique est donnée, mais personne n’est naïf, dans les box, la situation est toujours difficile.
LMH : Le ministre vous a-t-il donné des gages sur ces éléments législatifs ?
P. V. : Il nous a dit que le travail était en cours et que l’on serait très vite informés des textes à venir. L’environnement est favorable pour avoir une vision globale. Même si la loi doit passer par un débat parlementaire, le gouvernement pourrait présenter en Conseil des ministres une liste d’éléments qui seront présents dans la loi. Plus le gouvernement attend, plus le système risque de se déliter. Le bon timing serait le 10 décembre, en même temps que les plans de filières.