Les AOP laitières qualifient l'année 2022 de morose
Réuni en assemblée générale le 30 septembre, le Conseil national des appellations d’origine laitière a rappelé la fragilité du système économique des appellations.
Réuni en assemblée générale le 30 septembre, le Conseil national des appellations d’origine laitière a rappelé la fragilité du système économique des appellations.
L’assemblée générale du Cnaol, l’association des 51 appellations d’origine protégée laitières, s’est déroulée au cœur des terroirs des AOP Mont d’Or et Morbier à Labergement-Sainte-Marie, le vendredi 30 septembre.
A cette occasion, un bilan économique 2021 a été dressé. Avec 258 437 tonnes commercialisées en 2021, les volumes de fromages, beurres et crèmes AOP ont progressé de 4,4% en 2021 par rapport à 2020 et de 15% en 10 ans. Leur chiffre d’affaires (AOP+IGP) est estimé à 2,6 milliards d’euros sortie fabrication-affinage, soit un sixième des produits de grande consommation des entreprises laitières françaises.
La part du fermier et du lait cru progresse
Si en 10 ans, le marché des AOP laitières a progressé, il a aussi connu des évolutions significatives. En effet, la part des fromages fermiers et du lait cru n’a cessé d’augmenter dans les appellations. 9% des fromages AOP sont aujourd’hui des fromages fermiers, soit +23% qu’en 2011. 40 des 46 appellations fromagères revendiquent une part de production fermière et 3 appellations sont exclusivement fermières. Plus de 78% des fromages AOP sont fabriqués au lait cru, soit +21% en 10 ans. 28 fromages AOP sont exclusivement fabriqués avec du lait cru, 18 proposent aussi une version au lait cru, pasteurisé ou thermisé.
L’assemblée générale a aussi été l’opportunité de rappeler la fragilité de leur modèle économique. « Entre pression du foncier, renouvellement des générations, difficultés à recruter, inflation et baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, sécheresse et bouleversements climatiques, les défis se multiplient », indique le Cnaol.
Près de la moitié des AOP en dérogation sécheresse
Après avoir rappelé les hausses de coûts de production, les appellations ont insisté sur les conséquences des sécheresses printanière et estivale. « Dans certains territoires, près de 70% des éleveurs ont dû arrêter le pâturage et passer en ration hivernale dès cet été, entamant considérablement les stocks fourragés », précise le conseil national. Il indique que 12 AOP laitières ont déjà sollicité une modification temporaire de cahier des charges. Dans les prochaines semaines, près de la moitié devrait y avoir recours.