L’embargo russe fait perdre un milliard d’euros à l’Italie
L'embargo décidé par Moscou en représailles aux sanctions européennes liées à la crise en Ukraine a entraîné, en cinq ans, un manque à gagner de plus d'un milliard d'euros pour l'agroalimentaire italien, selon La Coldiretti, le principal syndicat agricole de la péninsule. « Ceci représente un coût insoutenable pour l'Italie et l'Union européenne et il est important de reprendre la voie du dialogue », a plaidé le président de la Coldiretti, Ettore Prandini, cité dans un communiqué. Aux pertes directes liées à l’arrêt des importations russes de parmesan, jambon ou pommes, s'ajoutent celles indirectes, en termes d'image, « en raison de la diffusion sur le marché russe de produits d'imitation n'ayant rien à voir avec le +Made in Italy+ », a déploré le syndicat agricole, en citant des produits baptisés « Casa Italia » ou « Buona Italia ». La Coldiretti souligne que le faux « Made in Italy » ne vient pas seulement de Russie, mais aussi de pays non touchés par l'embargo, comme la Suisse, la Biélorussie, l'Argentine ou le Brésil. Malgré l'embargo, les exportations du secteur agroalimentaire italien vers la Russie ont crû de 7% en 2018, atteignant 561 millions d'euros, grâce aux produits non touchés par le blocage, comme le vin, les pâtes, les tomates, le tabac et l'huile. Elles restent néanmoins bien inférieures à 2013, l'année ayant précédé l'embargo, où elles avaient atteint 705 millions d'euros.