Produits frais
Le végétal nourrit la créativité des jeunes
Partenaire depuis 2004 du concours Ecotrophelia, Interfel a créé son propre prix d’innovation. Un moyen pour la filière de susciter une émulation créative autour des fruits et légumes.
My pocket garden est le projet lauréat 2018 du prix Innovation d’Interfel d’Ecotrophelia France. Il s’agit d’une distribution sur mesure d’un plat 100 % végétal sur le lieu de travail. Proposé par l’École supérieure d’agricultures d’Angers, ce projet a conquis le jury, car les étudiants ont réussi à capter un nouveau moyen de distribution tout en répondant aux tendances actuelles de consommation autour de produits frais de saison, du nomadisme. « C’est une idée géniale qui s’approchait le plus des produits frais. Je suis sûr que cela va accrocher pour eux. C’est une sorte de déclinaison de la fraîche découpe, en plein développement. Si demain, ils présentent la machine au Sial ou au Sirha, cela peut fonctionner. Reste que cette machine n’est pas encore disponible en France », explique Bruno Dupont, président d’Interfel et président du jury.
C’est une idée géniale qui s’approchait le plus des produits frais
Les années précédentes, certains participants ou lauréats du concours ont déjà réussi à se lancer seuls ou avec l’appui de financiers ou à céder leur concept à un industriel. En 2013, le projet Croc’it Apéritif a réussi à trouver preneur auprès de la société Les Crudettes. La même année, Ici & Là remporte le concours Ecotrophelia France et Europe. Ses steaks de légumes ont séduit les jurys. Depuis, ils se sont rebaptisés Le Boucher vert puis Hari & Co et continuent leur aventure. En 2014, le projet Rest’&’Nature de l’école Oniris Nantes, des tartinables frais avec une sauce chaude, a remporté l’Ecotrophelia France de bronze. Selon Interfel, le concept a été cédé à un industriel et a été distribué via Metro.
Lancement d’un Mooc sur la filière fruits et légumes
La créativité des étudiants est en revanche parfois un peu trop poussée pour une application réelle au sein des entreprises et un lancement effectif. Cette année, par exemple, les circuits courts et le bio ont été particulièrement travaillés par les étudiants. « La déclinaison dans les entreprises n’est pas toujours évidente. On leur disait par exemple que le concept de circuit court sur douze mois n’allait pas tenir », indique Bruno Dupont.
La déclinaison dans les entreprises n’est pas toujours évidente
Certains étudiants voulaient s’approvisionner en avocat bio en France, sans savoir que cette filière n’existait pas. Ce constat pousse Interfel a créé un Mooc en ligne pour les prochains participants au concours afin de les accompagner et de les former aux métiers de la filière.
Si ces dernières années, les projets présentés étaient très orientés sur le végétal, les produits carnés n’ont pas dit leur dernier mot. Partenaire cette année pour la première fois d’Ecotrophelia, Interbev y voit un intérêt pour l’ensemble de la filière. « C’est très intéressant de participer à cette dynamique. Nous sommes convaincus de l’intérêt surtout dans un monde où la consommation change », indique Denis Lerouge, directeur communication produit et promotion d’Interbev. L’interprofession va d’ailleurs renouveler son partenariat l’année prochaine et participera au côté d’Interfel à la seconde édition de l’Hackathon d’Ecotrophelia. L’imagination des étudiants intéresse.