Le sucre et le café montent avec le réal brésilien
Le café et le sucre ont continué de grimper la semaine dernière avec le renforcement du réal brésilien. La corrélation entre le sucre et le café d’une part et le réal d’autre part est bien trop forte actuellement, estiment les analystes de Rabobank. Par ailleurs, selon eux, les marchés favorisent trop Jair Bolsonaro, candidat d’extrême droite favori du deuxième tour des élections présidentielles, qui se tiendra le 28 octobre. Les commentaires économiques de celui qui gagnera l’élection risquent de continuer de peser sur le réal brésilien qui a fortement chuté face au dollar depuis le début de l’année en raison de l’incertitude politique, juge Rabobank, qui mise donc sur une volatilité élevée du sucre et du café à moyen terme.
Certains opérateurs estiment que la production de café dépasse toujours la demande et que la remontée des cours a été provoquée par un phénomène technique de ventes à découvert. Les investisseurs qui avaient utilisé cette méthode pour parier sur une baisse des cours doivent ensuite acheter ces mêmes contrats pour clôturer ces paris.
Le renchérissement du sucre s’explique également par une production brésilienne encore moins forte que prévu. Découragée par les cours bas, l’industrie de la canne a préféré transformer sa récolte en éthanol, surtout dans un contexte de prix du pétrole et du carburant élevés. Selon l’association industrielle Unica, la production de sucre de la principale région productrice, le Centre-Sud, a baissé de 25 % depuis le début de la saison en avril par rapport à l’année précédente. Certains opérateurs s’attendent en outre à ce que les exportations indiennes pèsent sur le marché à court terme, alors que le pays a vu sa production exploser pour rivaliser avec celle du Brésil.
Les prix du cacao ont légèrement augmenté sur la semaine. La récolte s’annonce abondante en Afrique de l’Ouest mais la demande continue de maintenir les prix à des niveaux élevés. En Europe, les broyeurs de cacao ont augmenté leur production de 2,7 % au troisième trimestre par rapport à l’année dernière, à 363 122 tonnes, selon l’Association européenne du cacao (ECA).