« Le secteur de la pêche bretonne est toujours à la peine »
Les Marchés Hebdo : La réouverture de la restauration est-elle une bouffée d’air pour la filière bretonne des produits de la mer ?
Olivier Le Nezet : C’est en effet une bouffée d’oxygène, même si le secteur est toujours à la peine, assurant seulement 20% à 30 % de son activité habituelle. Les marchés extérieurs ouvrent de nouveau, nous permettant de reprendre les exportations. Mais les nombreuses incertitudes entraînent de fortes fluctuations des prix et des marchés. Aujourd’hui, les opérateurs de la filière arrivent à vendre la plupart de leur production, à l’exception de quelques invendus sur la lotte.
LMH : Voulez-vous profiter du contexte actuel pour accroître le taux de produits de la mer made in France dans la grande distribution ?
OLN : En France, nous ne produisons que 20 % de la consommation nationale. La production française n’était que le complément des importations, ce constat n’est pas acceptable ! Même si nous ne sommes évidemment pas contre les importations. Nous discutons avec la grande distribution pour que les enseignes achètent nos produits, il nous faut trouver une régulation. Nous réfléchissons à un modèle économique qui serait inclusif, du producteur au consommateur. Pour y arriver, la filière doit être transparente, voilà pourquoi nous avons lancé le site allolamer.bzh qui a connu 200 000 visites en une semaine.