Aller au contenu principal

« Le prix payé par Cooperl à ses éleveurs n’est pas inférieur au prix moyen en France»

Cooperl a quelque peu réduit sa production l’an passé, mais ses ventes ont progressé. Il a surtout redressé son compte de résultat. Pour autant, la colère gronde dans les rangs de ses éleveurs et certains souhaitent une autre politique. 

Bernard ROUXEL président de Cooperl à gauche, le DG Emmanuel COMMAULT à droite.
Bernard ROUXEL président de Cooperl à gauche, le DG Emmanuel COMMAULT à droite.
© Franck Jourdain

Le groupe coopératif Cooperl (Lamballe, Côtes d’Armor) a bouclé l’année avec un chiffre d’affaires en croissance de 4,6 % à 2,921 milliards d’euros (près de 35 % à l’export) alors que son volume produit a reculé de 3,7 % à 5,2 millions de porcs et son volume abattu de 4,3 % à 4,4 millions de têtes. La hausse du chiffre d’affaires découle principalement des augmentions de tarifs que Cooperl est parvenu à passer auprès de ses clients, principalement en salaisons. 

Envolée des coûts de production de Cooperl

Pour le directeur général de Cooperl Emmanuel Commault et son président Bernard Rouxel qui s’exprimaient mardi en conférence de presse, il n’y avait pas d’autre solution pour faire face à « la vague des inflations » subie par le groupe. Entre 2021 et 2023, le groupe a encaissé plusieurs centaines de millions d’euros de hausse de ses coûts (prix du vif, hausse du SMIC, énergie, emballages…) qui auraient pu mettre en péril son équilibre s’il n’avait pas engagé depuis une dizaine d’années la réduction de ses coûts dans ses quelque 30 sites industriels.

Baisse des effectifs 

Cette chasse aux coûts s’est poursuivie sur l’année 2023 avec le non-remplacement de départs en retraite qui a conduit le groupe à passer de 7 700 à 7 400 personnes, et avec une baisse significative de ses investissements à 48,5 millions d’euros l’an passé contre 74,3 millions en 2022. Le résultat net du groupe Cooperl a plus que doublé à 16,4 millions d’euros en 2023. 

Le résultat net du groupe Cooperl a plus que doublé à 16,4 millions d’euros en 2023. 

6,7 millions d’euros ont été proposés aux éleveurs sous la forme de parts sociales d‘épargne « pour renforcer le capital social de l’entreprise », précise Emmanuel Commault. 

Une prise de parole de certains éleveurs attendue le 21 juin

Cooperl n’a pas fait l’économie des performances pour ses 2 800 éleveurs. Dans une longue démonstration, Monsieur Commault a expliqué que « depuis cinq ans, le prix payé par Cooperl à ses éleveurs n’est pas inférieur au prix moyen en France (référence FranceAgriMer), comme certains le croient »

« depuis cinq ans, le prix payé par Cooperl à ses éleveurs n’est pas inférieur au prix moyen en France (référence FranceAgriMer), comme certains le croient »

Il faisait référence à cette fronde née dans les rangs d’éleveurs qui réclament depuis plusieurs mois un changement de politique du groupe qui passe par le renversement du conseil d’administration actuel. Il est prévu que ce groupe prenne la parole lors de l’assemblée générale de Cooperl, le 21 juin.

Lire aussi : La Cooperl donne un coup au financement du Marché du Porc Breton

Un logo type « porc bien-être » 

Le directeur-général a souligné par ailleurs les écarts de coûts à l’avantage des éleveurs Cooperl sur différents indicateurs (indice de consommation global, marge brute par truie, etc.) pour mieux défendre son modèle. Le groupe entend poursuivre sa route en appliquant son programme Solutions 2030 vers la décarbonation. Et le faire savoir à partir de la fin de l’année au travers d’un logo type « porc bien-être » (mâles non castrés) proposé à ses clients, en viande comme en salaisons. « Nous allons également continuer de défendre le VPF ». 

Les plus lus

Pascal Bénézit, le président de la FNB
« C’est la première fois que les prix des broutards dépassent les coûts de production », Patrick Bénézit de la FNB

La hausse des cours des broutards a permis aux prix de dépasser les coûts de revient, c’est inédit. Patrick Bénézit, le…

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

un marteau géant aux couleurs du drapeau américain tape sur un conteneur aux couleurs du drapeau européen
Agroalimentaire : quelles filières françaises ont le plus à perdre des droits de douanes de Trump ?

Les États-Unis, s’ils sont les premiers exportateurs de produits agricoles et agroalimentaires dans le monde, n’en sont pas…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

carcasses de bovins en abattoirs
Gros bovins : coup d’arrêt à la baisse des abattages en 2024

Les abattages de gros bovins se stabilisés en 2024, la baisse des abattages de vaches allaitantes étant compensée par la…

Anton van den Brink
Lysine : la mesure européenne anti-dumping pourrait couter de 4 à 5 €/t d’aliments porc et volaille

La lysine étant surtout cruciale pour les monogastriques, la mesure anti-dumping appliquée par l’UE pourrait couter de 4 à 5…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio