Le partage de la charge du SPE dans la douleur
Il faut vite s’entendre. Car lundi prochain entre en vigueur l’arrêté publié le 8 janvier instituant une double taxe sur l’abattage, destinée à financer le Service public de l’équarrissage (SPE). Mais les modalités techniques du « devoir d’information », qui va permettre aux abatteurs de répercuter leurs frais à l’aval, n’étaient toujours pas établies hier. Les discussions se poursuivaient donc avec entrain, au ministère de l’Agriculture, entre tous les maillons de la filière viande.
L’industrie de la salaison, consommant les deux tiers de la production porcine française, était particulièrement demandeuse de ces mises au point. Sa fédération, la Fict, a estimé que le SNCP (Fédération nationale du commerce du porc) est allé trop vite en diffusant, fin décembre, ses montants de pied de facture pour les carcasses et la viande désossée. « Il fallait remettre la discussion dans le cadre de l’interprofession naissante», rappelle Robert Volut, président de la Fict. « Simplicité » et « transparence » sont ses deux impératifs afin de trouver une solution convenant aux cas particuliers de 300 entreprises.
La boucherie-charcuterie artisanale, quant à elle, demandait une « solution différenciée » de celle qui est adoptée par la grande distribution. Son motif : les bouchers « constituent un circuit mono-produit, axé sur le haut de gamme, argumente la Confédération CFBTC dans un communiqué. Ils n’ont pas les moyens […] de noyer la répercussion de (la charge de l’équarrissage) sur une multiplicité de produits ». Ses responsables en appellent à la gratitude de l’élevage français, en particulier de l’élevage allaitant, dont les bouchers sont de fidèles promoteurs.
Forcés d’accepter une taxe de 197 euros (dont 5,5 % de TVA non récupérable) sur leurs déchets, les industriels de la viande ne renoncent pas à négocier cette charge à la baisse pour l’an prochain.