Le marché évolue au gré de la météo
Alors que les semis de soja aux États-Unis sont réalisés à hauteur de 97 %, que le flou demeure sur les surfaces qui pourront être implantées en canola au Canada, les récoltes débutent à peine en Europe. À l’image des cultures, le marché se cherche et évolue au gré des infos météo.
Période du 23 au 29 juin. Pour FranceAgrimer qui vient de publier une étude sur les perspectives du marché des oléagineux et des protéagineux en 2010-2011, la demande chinoise sera l’élément moteur du marché mondial du soja en 2010-2011. En termes de bilan, selon Oil World, la production mondiale de soja avoisinerait 258 millions de tonnes (Mt) en 2009-2010, avec des récoltes en forte progression chez les principaux pays producteurs (États-Unis, Brésil, Argentine). Malgré un stock de début de campagne assez faible, les disponibilités mondiales dépassent 300 Mt, au plus haut depuis cinq ans. Côté débouchés, la trituration de graines pour la fabrication d’huile, estimée à 203 Mt, retrouve son niveau d’il y a deux ans, en hausse de 7 Mt par rapport à 2008-2009. Le stock de report final, estimé à 70 Mt, s’annonce conséquent pour le démarrage de la prochaine campagne. La Chine, premier importateur mondial, sera un acteur-clé du marché en 2010-2011. Ses besoins devraient rester conséquents, d’autant que ses semis d’oléoprotéagineux ont pâti de conditions climatiques peu favorables.
La France reste dépendante des importations
Toujours selon FranceAgrimer, l’Union européenne et la France restent dépendantes des importations de soja. Bien qu’en progression par rapport aux précédentes campagnes, la production européenne de soja s’est élevée seulement à 1 Mt en 2009-2010. L’approvisionnement de l’UE est assuré par les importations, qui dépassent 13 Mt (source Commission européenne/Coceral).
Au niveau français, la récolte est estimée à près de 114 000 tonnes en 2009, en hausse de 84 % par rapport à 2008. Malgré une augmentation sensible de la collecte par rapport à l’an dernier, la France reste très dépendante des importations, avec 600 000 t prévues pour la campagne. Quant aux débouchés, les prévisions de trituration française sont ramenées à 495 000 tonnes. Les prévisions d’utilisations par les fabricants d’aliments du bétail et les extrusions sont portées à 95 000 tonnes.
Pour l’heure, le cours du soja à Chicago enregistre une faible variation hebdomadaire. Les critères d’observation des cultures de l’administration américaine signalent une dégradation de l’état des cultures. Toujours chaud et sec dans les zones de production du delta et trop pluvieux plus au nord, le climat continue à entretenir les variations quotidiennes des cours, sans toutefois imprimer une tendance nette. Les opérateurs seront particulièrement attentifs au nouveau rapport de l’USDA (le 30 juin) sur l’état des stocks de graines de soja dans les magasins au 1er juin. La situation semble moins préoccupante que l’an dernier, en grande partie en raison d’une récolte à venir considérée comme abondante. Toutefois l’écart de prix entre les livraisons de fin de campagne et les livraisons précoces de la récolte 2010 s’accentue. Le retard pris par les semis permet pour le moment au soja de résister à des fondamentaux baissiers.