Conjoncture
Le marché des fusions-acquisitions reste actif
MTI International et Transcapital donnent leur point de vue sur le marché des fusions-acquisitions dans le secteur de l’agroalimentaire. Les mandats d’achats sont nombreux de la part de groupes ou d’entreprises en recherche de diversification en France comme à l’étranger.
MTI International et Transcapital donnent leur point de vue sur le marché des fusions-acquisitions dans le secteur de l’agroalimentaire. Les mandats d’achats sont nombreux de la part de groupes ou d’entreprises en recherche de diversification en France comme à l’étranger.
Les acquéreurs cherchent ; les cédants se cachent. Tel pourrait être le résumé de la situation actuelle du marché des fusions-acquisitions dans le secteur de l’agroalimentaire. Il semble y avoir un marché déséquilibré entre le nombre d’acquéreurs et le nombre d’occasions. « Ce sont les acquéreurs qui tirent l’activité, sur un marché de plus en plus caché. Nous avons des mandats d’achat ou de recherche », observe Jean-Luc Robert, gérant de MTI International.
Selon lui, les grands groupes se montreraient plus actifs. « La conjoncture des cessions-acquisitions est toujours active, peut-être que l’on est un peu plus sollicités par les grands groupes, mais je ne sais pas si cela reflète la tendance ou si c’est lié à notre réseau », nuance-t-il.
Ce sont les acquéreurs qui tirent l’activité, sur un marché de plus en plus caché
Chez Transcapital, les mandats de cession ou d’achat sont assez équilibrés, du fait de la volonté du cabinet. « Il y a eu un regain d’activités à partir de la fin 2017 après un début d’année attentiste du fait des élections. Actuellement, nous avons davantage de dossiers et de demandes », indique Alexandre Briand, directeur de mission à Transcapital. « Nous aurons de fortes actualités au premier semestre 2019, avec des acquisitions et cessions de PME françaises et de l’accompagnement de groupes dans leur développement à l’international », ajoute-t-il.
Des rapprochements à venir
Ce sont les secteurs les plus valorisés en matière de marques, de développement à l’étranger qui intéressent les futurs acquéreurs. Ils s’orientent notamment vers « le légume, les protéines végétales, le salé, le sucré, les biscuits, la boulangerie-pâtisserie », selon MTI International. La viande reste en revanche à la peine, se désole Jean-Luc Robert qui dispose notamment des mandats de vente pour deux « jolis dossiers à 10-15 M€, gagnant de l’argent, très sains » ayant du mal à trouver acquéreurs, même auprès d’industriels français de la viande.
Les produits de la mer, et plus encore la filière des protéines animales n’intéressent guère les fonds
« Les produits de la mer, et plus encore la filière des protéines animales n’intéressent guère les fonds, mais seulement les acteurs du secteur », estime Thierry Guérin, cofondateur de Transcapital. « Par contre, il y a encore des rapprochements à venir, par exemple dans les fruits et légumes, le bio, le traiteur frais, la boulangerie-pâtisserie », précise-t-il.
Érosion de la transmission familiale
La transmission familiale semble reculer dans les opérations réalisées. Les dirigeants semblent préférer davantage la cession que la transmission. Selon Jean-Luc Robert, « les chefs d’entreprise disent : “je cède, si mes enfants ont besoin de fonds pour créer une affaire, je les aiderai. Je ne leur transmets pas, c’est très compliqué et pas une garantie de réussite” ».
« Il y a plutôt un mouvement d’érosion de la transmission familiale. Ceux qui le font nagent un peu à contre-courant, les parents hésitent pour leurs enfants et les enfants rêvent souvent d’une autre vie que celle de leurs parents », confirme Thierry Guérin, « entre la concentration des clients français, la difficulté à exporter et les contraintes réglementaires, les IAA ne sont pas une sinécure. Cela dit, cela n’empêche pas certaines PME de tirer leur épingle du jeu. Nous préparons par exemple la cession d’une PME française qui ne vend quasiment qu’à l’étranger, avec une excellente rentabilité », rassure-t-il.