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Consommation
Le foie gras doit tirer les leçons de 2017

Les ventes de foies gras en GMS se sont maintenues en valeur en dépit d’une très forte réduction de l’offre. Le prix élevé s’est imposé. L’export est le principal terrain de reconquête.

© DR

La production globale de canards à foie gras a reculé de 20 % pour la seconde année consécutive. En cause : le vide sanitaire qui s’est imposé dans des départements du Sud-Ouest, où la production n’a pu reprendre qu’en septembre.

Sur l’ensemble de l’année, les transformateurs industriels ont offert des volumes réduits aux enseignes de la grande distribution, et particulièrement moins de préparations mi-cuites. C’est ainsi que les volumes vendus en GMS de foies gras mi-cuits ont reculé de 14,8 % en 2017, bien plus que les volumes de conserves (-2,7 %). Une observation des sorties de caisses en hypermarchés montre un appauvrissement du nombre de références : 17,8 % de références en moins par rapport à 2016, après une première réduction de 15,5 % en 2016 par rapport à 2015. La longueur de linéaires s’est raccourcie aussi : de 17,8 % en 2018 après s’être raccourcie de 13,3 % en 2016.

La visibilité entraîne les ventes

Mais les ventes ont particulièrement résisté au cours de la saison hivernale du foie gras, fait valoir le Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). Au cours de la période allant de la deuxième semaine d’octobre à la première semaine de janvier, les données Iri affichent des ventes en GMS en recul de 12,4 % en volume mais en hausse de 2,8 % en valeur. Le Cifog souligne que le foie gras se vend d’autant mieux qu’il est visible. Il constate que les magasins ayant proposé une offre plus importante qu’en 2016 ont « très fortement limité la baisse des ventes en volume ». En effet, le groupe de magasins ayant le plus augmenté cette offre (5,7 % de plus en moyenne) au cours de la saison a vu son chiffre d’affaires moyen progresser d’autant.

Les consommateurs s’attendaient à une hausse de prix. Ils ont accepté une hausse moyenne de 20 % la semaine précédant Noël. Les ventes ont ainsi pu progresser de 7,7 % au cours de cette semaine cruciale, en comparaison de 2016.

Objectif 100 M€ d’excédent commercial

La réduction de l’offre n’a pas empêché l’excédent commercial de se maintenir à 22,9 millions d’euros, d’après les Douanes. Alors que les autres pays européens producteurs, que sont la Bulgarie et la Hongrie, ont subi les mêmes déboires que la France l’an dernier, les importations n’ont augmenté que de 4 % pour peser 65,9 millions d’euros. Les exportations ont progressé d’autant pour atteindre 88,8 millions d’euros et faire nettement pencher la balance commerciale de leur côté. Toutefois, l’excédent affichait 56,7 millions d’euros en 2015 avant les deux crises de grippe aviaire. Et c’est un objectif ambitieux de 100 millions d’euros d’excédent que vise maintenant le Cifog. Plusieurs leviers sont à actionner. L’élevage d’oies doit être développé, a considéré le président Michel Fruchet. En effet, le foie gras d’oie cru est principalement importé en France. Par ailleurs, il séduit les consommateurs asiatiques. Michet Fruchet a engagé la diplomatie française à maintenir ses efforts, la félicitant pour la réouverture du Japon. Il a aussi engagé la filière à reconquérir le marché européen de la restauration.

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