Le « coup de tonnerre » pour le sucre français
La France fait les frais de la restructuration annoncée par Südzucker, actionnaire de Saint Louis Sucre en France. Le projet du groupe allemand, leader européen du sucre, veut réduire sa production de quelque 700 000 tonnes de sucre. La fermeture de deux sucreries en Allemagne correspond à 200 000 tonnes ; celle de deux sucreries françaises de 500 000 tonnes. Il s’agit des activités de production de sucre de betterave de Cagny, dans le Calvados, et d’Eppeville, dans la Somme. A priori, les betteraviers livrant le site normand sèmeraient leur dernière récolte. Comme le souligne Ouest-France, c’est la dernière sucrerie de l’Ouest. En matière de sucreries, Saint Louis ne conserverait que celle de Roye, dans la Somme, à laquelle est adossé le nouveau site de conditionnement de sucre destiné à l’exportation. Dans son édito sur le site Internet de la Confédération générale des planteurs de betteraves, le président Franck Sander s’alarme de ce « coup de tonnerre », s’inquiète pour 2 500 planteurs et déplore que Südzucker prévoie de se retirer de terres très propices à la betterave. Il relaie aussi les prédictions du directeur de Cristal Union, Alain Commissaire, selon lesquelles dix à vingt sucreries européennes pourraient fermer prochainement. En matière de conditionnement, Saint Louis sacrifie son site de Marseille, quatre ans après y avoir abandonné le raffinage de sucre de canne. Il ne conserverait que les sites de Roye, dans la Somme, et de Nassandres, dans l’Eure. Les syndicats de salariés dénoncent que plus de 250 salariés, sans compter les saisonniers, soient sur la sellette. « La fin des quotas sucriers n’aura pas mis un an avant de faire sentir ses effets. Ils sont plutôt inquiétants, et ils ne sont pas à prendre à la légère », a commenté Christian Menanteau, chroniqueur économique sur RTL.